Journée de la laïcité: « La laïcité et nous »
Ce 9 décembre 2025 les scolaires de l’école publique de Lamastre et leurs parents ont eu droit à une célébration sur le thème de la Laïcité.
C’est tout à l’honneur des enseignantes du primaire d’avoir voulu marquer cette journée de la Laïcité et le 120 ième anniversaire de la loi de 1905 qui a façonné la France du 20 ième siècle.
Le triptyque Liberté Égalité Fraternité se devrait d’ailleurs d’évoluer en quadriptyque avec l’adjonction du mot Laïcité. La Laïcité est une particularité française qui devrait être exportée de part le monde, cela éviterait bon nombre de confrontations et d’exactions armées dramatiques.
Cette journée lamastroise revêtait plusieurs aspects:
-Le premier pédagogique avec un travail participatif en amont.
Les élèves de la petite section de maternelle au CM2 présentent une exposition artistique qui explore les valeurs de respect, de liberté et de coexistence. Leur travail s’inspire de l’artiste contemporain JR et plus précisément de son installation «Adventice », visible au Carré Sainte-Anne à Montpellier jusqu’au 7 décembre.
Leur œuvre est en forme d’arbres dont les feuilles sont des mains toutes unies.

Ces arbres « lamastrois » et les mains porteuses de messages sont exposées dans la salle de la médiathèque.

-Un autre aspect consistait en une lecture à voie haute grâce au soutien et les encouragements de « maîtresse Fabienne », avec des enfants attentifs et des parents à l’écoute.

Marion nous a présenté l’expo, les œuvres enfantines, leurs origines et leurs orientations.
« Une œuvre qui célèbre ce qui se tisse lorsqu’on accueille ce qui vient d’ailleurs : l’inattendu, la richesse humaine, la diversité. Les enfants se sont emparés de ce symbole pour imaginer leur propre forêt : un paysage collectif où chacun trouve sa place et nourrit l’ensemble. »
Les productions des élèves sont entourées par les panneaux explicatifs prêtés par la Fédération des Œuvres Laïques, dont les concepts sont plus à destination des adultes.

-Ce troisième aspect plus institutionnel se fait par l’intermédiaire de panneaux didactiques. « La laïcité, en question ». Une ressource précieuse pour mieux comprendre ce principe fondateur.
Le texte de cette exposition sur le site de la BNF:
Certaines références historiques de ces panneaux revêtent un aspect très actuel de part les attaques partisanes que nous subissons et qui ne doivent pas être minimisées ni scotomisées.

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L’information et les explications autour du grand principe de Laïcité se doivent d’être promues, gage de tolérance et du vivre ensemble auquel une majorité des citoyens aspire. C’est tout le mérite et l’objectif de ces célébrations.
Connaître l’histoire et en faire l’enseignement ne peuvent qu’éviter de nouveaux errements. Le concept de Laïcité n’a pas à être adjectivé, et se doit d’être promu et respecté.
Merci à l’école publique de Lamastre pour ce moment d’échange éclairant.

L’Expo est à voir sans modération jusqu’au 16 décembre à la médiathèque.
Raymond Bouit. avec les documents transmis par Marion S.
Les élèves de l’école de Lamastre se sont inspirée de l’œuvre de JR Adventice exposée au carré Saint-Anne à Montpellier jusqu’au 7 décembre 2025. L’installation est inspirée d’une histoire mystérieuse et méconnue de Montpellier qui permet pourtant de comprendre notre identité mieux que nulle autre. Lorsque les premiers moulins drapiers firent leur apparition sur les rives du Lez, au Moyen-Âge, on vit pousser par endroits une flore inconnue. La laine brute importée d’Espagne, d’Afrique du Nord, de Constantinople ou de Smyrne, était lavée dans les eaux et laissait s’échapper ces graines lointaines trouvant près du fleuve méditerranéen des conditions favorables à leur développement. Les botanistes qui se succédèrent à la tête du Jardin des Plantes, comme Pierre Richer de Belleval, Augustin-Pyramus de Candolle et Alire Raffeneau-Delile, exploitèrent ce phénomène en étudiant les essences étrangères déjà implantées et en semant à leur tour de nouvelles graines rapportées de leurs voyages. La mémoire de ces pousses disparut avec ceux qui les avaient étudiées ou initiées, et ces arbres poursuivirent leur vie dans l’anonymat. Aujourd’hui encore, ils participent du sentiment d’étrangeté que l’on éprouve en parcourant certaines portions du Lez dont la physionomie végétale diffère tant des autres paysages méridionaux. Par sa forte dimension métaphorique, cette histoire de quelques graines voyageuses forgeant la mémoire à la fois végétale et humaine d’un territoire est à la racine de la réflexion de JR pour son exposition au Carré Sainte-Anne. Elle lui donne également son nom, Adventice, du latin “ad venire“, ”qui vient de l’extérieur”. L’étymologie du terme savant est curieuse lorsqu’on la rapproche de sa traduction courante en « mauvaises herbes », ou même « herbes folles », aux connotations éminemment péjoratives. La mauvaise herbe est celle qui s’installe sans y avoir été invitée, en particulier dans un champ de culture, qui envahit et qui croît sans contrôle. Sa réputation était si désastreuse qu’elle devint une expression populaire. « Je suis de la mauvaise herbe braves gens, chante Brassens, c’est pas moi qu’on rumine et c’est pas moi qu’on met en gerbe ». Or nous savons désormais que les adventices sont essentielles pour la faune, pour les pollinisateurs, pour les écosystèmes, mais aussi pour la préservation et la fertilisation des sols destinés à l’agriculture même. Ajoutons, pour achever cette réhabilitation, que le bleuet et le coquelicot sont deux espèces d’adventices sans lesquelles nos paysages perdraient une partie de leur âme. Aux yeux de JR, l’herbe venue de l’extérieur et l’oranger des Osages échoué sur les rives du Lez participent du même équilibre nécessaire à l’épanouissement d’une terre, d’une ville ou d’un pays. Ils n’entravent pas une culture : ils lui permettent de se maintenir et de s’épanouir. Ils n’épuisent pas un sol : ils l’enrichissent. Ils ne contrarient pas une identité : ils lui offrent sa singularité. C’est au regard de cette double filiation qu’il faut comprendre l’arbre aux 10 000 mains – celles de Montpelliérains de tous âges et de toutes origines – qui va se déployer et s’élever dans la nef de Sainte-Anne. Il rend hommage à la paix et à la concorde que l’édifice incarne, à notre histoire marquée par les vertus de la science et de l’enseignement, à une population de sang mêlé profondément méditerranéenne, la nôtre, qui a choisi de bâtir ici, et depuis longtemps, un avenir commun. Ce n’est pas la moindre intelligence de JR, en s’adressant à nous, de parler à l’ensemble du monde. Numa Hambursin, commissaire de l’exposition














