Drame dans la cour du prieuré.
L’œuvre foisonnante de William Shakespeare a fourni à des générations de comédiens l’opportunité d’exprimer le meilleur d’eux-mêmes sur les planches, aux metteurs en scènes d’apporter leur touche personnelle à l’univers du dramaturge Élisabéthain, voire leurs visions tourmentées du monde, des auteurs même, se sont attachés à la réécriture des drames shakespeariens, tentatives modernistes d’une approche des mythes fondateurs.
C’est dans cet esprit que la compagnie lyonnaise Art.R.natif de Lyon a présenté en fin de semaine dernière, dans la cour du prieuré de Macheville (un lieu à l’architecture parfaitement adaptée à l’expression scénique) une réécriture d’une réécriture « d’Hamlet machine » de Heiner Muller, intitulée « Mon drame n’aura pas lieu ».
Selon les auteurs interprètes, l’équipe s’est interrogée sur les rapports entre le drame personnel et les choix que l’on fait dans notre vie, soit, pour reprendre un passage du texte de présentation qui résume « clairement » le propos » Une mise en question du lien drame-motivation dans nos décisions qui, à la fois, nous tire de l’avant et nous construit dans l’après…..! ».
En conclusion, toujours en faisant référence au texte de présentation, le spectateur est invité à découvrir ce qu’il reste après cette réécriture de réécriture, de ce mythe du répertoire.
Indépendamment de la performance d’acteurs, incontestable (lancer des répliques en croquant des pommes…Tout un art), de la mise en scène très dynamique, de la scénographie inventive, la petite trentaine de spectateurs présents, après avoir, entre autre assisté à l’interrogatoire musclé du héros qui ne voulait plus l’être, par une équipe digne de la grande époque du KGHB, a quitté la cour du prieuré en se posant effectivement la question, que reste-t-il de ce mythe du répertoire ?
Mike