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Articles avec le tag ‘LA GERIATRIE ET LE GERIATRE A L’ HÔPITAL LOCAL’

Le Dr Raymond Bouit s’est installé à Lamastre en 1981 en médecine générale en milieu semi rural, l’accès à l’Hôpital Local de proximité en tant que médecin libéral et le vieillissement de la population du bassin de vie l’ont poussé à retourner à 50 ans à la fac de médecine pour une formation de gériatrie sur 3 ans, tout en continuant à exercer.

Le diplôme de la Capacité de Gériatrie se conclue par un mémoire.

Le mémoire produit par Raymond Bouit pose la place de la Gériatrie dans l’Hôpital Local; l’Hôpital local a la particularité d’être un établissement public de proximité qui historiquement fonctionne avec des médecins libéraux pour ses missions de santé.

Dr Raymond Bouit               rbouit001@rss.fr                                                       décembre 2006

Mémoire Capacité Nationale de Gérontologie

 

LA GÉRIATRIE ET LE GÉRIATRE A L’ HÔPITAL LOCAL

Université Claude Bernard  LYON  Année universitaire 2005-2006

Sommaire

 

Sommaire…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 2

 

INTRODUCTION……………………………………………………………………………………………………………. 2

 

1     LE CONTEXTE DE L’ HÔPITAL LOCAL………………………………………………………………………. 4

1.1      DÉFINITION……………………………………………………………………………………………………… 4

1.2      RÉPARTITION ET SPECIFICITE…………………………………………………………………………….. 5

1.3      RECRUTEMENT DES PATIENTS………………………………………………………………………….. 5

1.4      PLACE DU MÉDECIN…………………………………………………………………………………………. 6

 

2     DIRECTIVES D’ORIENTATION OFFICIELLE………………………………………………………………… 7

2.1      LE MINISTÈRE………………………………………………………………………………………………….. 7

2.2      LE  POINT DE VUE DES TUTELLES : LE SROS………………………………………………………. 7

2.3      LE POINT DE VUE DES MÉDECINS : ( L’ASSOCIATION DES GENERALISTES DES HÔPITAUX LOCAUX)     9

 

3     PERSPECTIVES  DEMOGRAPHIQUES……………………………………………………………………… 10

3.1      LA DEMOGRAPHIE MÉDICALE………………………………………………………………………….. 10

3.2      LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION ET SES CONSEQUENCES……………………….. 11

 

4     LES DIFFERENTES MODALITES D’EXERCICE DE LA GERIATRIE A L’HOPITAL LOCAL….. 12

4.1      LE ROLE DU MEDECIN GERIATRE A L’HOPITAL LOCAL DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L’ETABLISSEMENT :…………………………………………………………………………………………………. 12

4.2      LES DIFFERENTES  POSSIBILITES  D’EXERCICE :……………………………………………….. 13

 

5     ACTIONS  DE PROMOTION ET D’INFORMATION………………………………………………………… 16

5.1      AU NIVEAU DES ETUDES EN MEDECINE……………………………………………………………. 16

5.2      AU NIVEAU DE LA CAPACITE DE GERIATRIE………………………………………………………. 17

 

6     CONCLUSIONS…………………………………………………………………………………………………….. 18

 

ANNEXES / REFERENCES……………………………………………………………………………………………. 19

 

INTRODUCTION

 

Ce mémoire correspond à la finalisation du travail effectué pour l’obtention du diplôme de la Capacité Nationale de Gérontologie suivi à l’université Claude Bernard de Lyon sous la direction du Professeur Philippe Courpron.

Le sujet en a été librement choisi et correspond à une partie des motivations personnelles intellectuelles et professionnelles qui m’ont incité à faire la démarche de suivre cet enseignement.

Je suis médecin généraliste installé en libéral à Lamastre depuis 1981 ; Lamastre est le chef-lieu d’un Canton de 6800 habitants qui m’a vu naître en 1954. ; mon exercice professionnel comprend  une activité à l’Hôpital Local Elysée Charra .

Cet Hôpital Local est une  structure de 151 lits comprenant 17 lits de Médecine , 22 lits de SSR et 112 lits d’Accueil pour personnes âgées dépendantes ; il  répond aux besoins de santé des habitants du bassin de vie , un Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) de 34 places conforte sa vocation de pôle de soins de proximité .

Cinq médecins généralistes exercent à l’Hôpital Local et participent à la Permanence de Soins Libérale en s’appuyant sur un Centre de Consultations Non Programmées (CCNP) dont les locaux dédiés font partie de la structure hospitalière, ce CCNP constitue une entité hospitalière reconnue et subventionnée par l’Agence Régionale de l’Hospitalisation depuis 2000.

Lamastre est située en moyenne montagne dans un canton au relief tourmenté dont l’altitude va de 400 mètres à 1000 mètres, le pôle hospitalier référent est le CH de Valence (Drôme) situé à 52 km, les villes universitaires les plus proches sont St Etienne (100 km), Lyon (125 km) et Grenoble (130 km).

J’occupe depuis 1992 le poste de président de la Commission Médicale d’Etablissement et de médecin responsable de l’établissement et je participe  activement à la vie de l’établissement et des instances administratives du schéma régional.

C’est de mon expérience personnelle et du fonctionnement de notre établissement que sont issus bon nombre d’exemples et de descriptions des problématiques posées par l’exercice de la gériatrie dans les Hôpitaux Locaux (HL), chaque HL est un établissement de proximité unique, adapté  à son environnement et il conviendra donc de se garder de généraliser toutes mes affirmations pour tous les HL.

 

 

1     LE CONTEXTE HOPITAL LOCAL :

 

L’Hôpital Local est un inconnu : c’est son fonctionnement spécifique qui en fait son identité, il est souvent confondu par le grand public et même par les professionnels de santé et les administratifs avec les hôpitaux de proximité, dont il fait partie ; avec les petits hôpitaux, il a souvent une petite capacité ; avec les établissements à vocation sociale et d’hébergement, ce qui constitue effectivement une  grande part de son activité.

L’H.L. est en fait tout cela à la fois, avec une particularité majeure : il s’agit d’un établissement public hospitalier comprenant le plus souvent service de Médecine, de Soins de Suite et d’Accueil de personnes âgées et dont le fonctionnement médical se fait avec des généralistes libéraux rémunérés à l’acte et intervenant auprès de patients qui les ont choisis.

 

Son plateau technique est limité et relève :

– de la compétence du médecin généraliste formé à l’exercice en milieu rural et à l’urgence: radiographie simple, salle d’accueil inopiné des détresses médico-sociales, scope défibrillateur, salle de plâtres…

– de l’apport de praticiens attachés : pour l’échographie, pour la rééducation dans le cadre du SSR , du médecin interniste dans le cadre de la convention avec le centre hospitalier  référent.

 

1.1      Définition

 

L’article L711-6- du Code de Santé Publique définit l’Hôpital Local comme un Hôpital de proximité faisant partie d’un réseau de soins.[1]

L’Hôpital Local est un maillon important du réseau social et médico–social dans sa zone de compétence géographique

Le fonctionnement médical de l’Hôpital Local repose sur les médecins généralistes  autorisés sur leur demande à dispenser au titre de leur activité libérale des soins de courte durée en médecine, et éventuellement des soins de suite ou de longue durée à condition qu’ils s’engagent à respecter le règlement intérieur de l’établissement qui impose une permanence de soins :

 

 

 

 

 

1.2      REPARTITION ET SPECIFICITE

 

355 hôpitaux locaux sont répartis sur le territoire français, soit un tiers du parc hospitalier. Leur capacité d’accueil représente 3,75% des lits de médecine d’hospitalisation publique,  atteint plus de 14% des lits de soins de suite et de réadaptation et s’élève à près de 19% des lits de soins de longue durée.

Il existe 57 Hôpitaux Locaux dans la région Rhône-Alpes comportant 476 lits de médecine, soit 15% du parc hospitalier, la répartition géographique des établissements est très inégale, c’est la région Rhône Alpes qui en détient le plus, ils correspondent très souvent à un bassin de vie spécifique, leurs vocations «locales » historiques leur valaient de se définir comme Hôpitaux Ruraux jusqu’en 1975.

L’hôpital local est une organisation originale , qui est un exemple unique de coopération entre secteur hospitalier et secteur libéral. 95% des personnels médicaux exerçant dans les hôpitaux locaux sont des médecins libéraux rémunérés à l’acte, qui trouvent dans l’hôpital local un moyen de servir l’intérêt général tout en préservant dans leur pratique quotidienne les marges de liberté qu’ils désirent conserver (nous de disposons pas de statistiques sur le nombre de gériatres intervenants dans ces HL).

 

C’est leur isolement et leur éloignement des grands centres urbains qui leur a permis de conserver une  vocation de soins, à orientation essentiellement gériatrique dans des services de médecine et de soins de suite.

L’activité médicale de ces établissements dépend de l’implication et de la motivation des acteurs locaux généralistes libéraux au sein de la structure. L’exercice libéral étant essentiellement un exercice en cabinet unique, l’obligation d’exercer en équipe au sein de la structure hospitalière (règlement intérieur, permanence de soins) constitue très souvent un pôle de rencontre intéressant pour les praticiens pour peu qu’ils soient partie prenante du fonctionnement.

Il faut par ailleurs un nombre de praticiens suffisant pour une émulation en équipe, il existe un seuil critique de nombre de praticiens en dessous duquel il peut y avoir ralentissement de l’activité de soins qui entraînerait irrémédiablement l’hôpital vers une activité à vocation plus sociale d’hébergement.

 

 

 

 

1.3      RECRUTEMENT DES PATIENTS

 

L’hôpital Local est classiquement l’établissement de soins de proximité d’un bassin de vie, souvent à l’échelon cantonal, les patients hospitalisés sont historiquement des habitants de ce bassin qui bénéficient d’une prise en charge globale de proximité et de premier niveau. Prise en charge essentiellement gériatrique s’insérant dans un réseau de soins en  lien avec des pôles hospitaliers publics ou privés de plus grande technicité médicale et chirurgicale.

 

1.4      PLACE DU MEDECIN

 

Ainsi que  nous  l’avons évoqué précédemment l’Hôpital Local se définit comme l’hôpital du généraliste ce qui constitue sa force mais aussi peut devenir sa faiblesse :

– Sa force, car c’est l’hôpital de proximité par excellence, petite structure où le médecin traitant suit son patient qu’il a lui-même hospitalisé en coordonne les soins, pilote son parcours et infléchit ses trajectoires médicale et sociale (retour domicile, coordination SSIAD).

– Une faiblesse, car le généraliste libéral est souvent en hyperactivité et sa disponibilité peut en souffrir, certains établissements ne bénéficient que d’une présence et d’une implication médicale limitée.

La spécialisation de la médecine, la demande de plus en plus pressante des patients et de leurs familles pour des soins hypertechniques marquent les limites du généraliste et impose l’ouverture des hôpitaux  locaux par le biais des filières, des réseaux et des conventions avec les pôles hospitaliers référents.

Nous verrons plus tard l’impact de l’évolution de la démographie médicale sur la prise en charge aux niveaux quantitatif et qualitatif, l’Hôpital Local                                                          est  l’hôpital du généraliste ; tant qu’il reste assez de généralistes pour s’investir dans un exercice global intéressant, valorisant mais prenant.

 

 

2     DIRECTIVES D’ORIENTATION OFFICIELLE

 

 

Du fait de la spécificité de la clientèle en majorité gériatrique accueillie dans ces établissements locaux de proximité, les différents organismes tutélaires et représentatifs se positionnent régulièrement sur le fonctionnement, l’orientation et les objectifs des établissements.

Le «raz de marée » de la population âgée et son impact sur l’évolution de la demande de soins imposent une réflexion à tous les niveaux de  prise en charge : soins de proximité, coordination avec les services d’urgences, adaptation des services de médecine et de chirurgie classique à cette clientèle polypathologique et fragile.

 

 

 

2.1      LE MINISTERE

Le Professeur Mattei en charge du ministère de la santé en 2003 vantait les mérites des hôpitaux  locaux, avec probablement en filigrane une arrière pensée de «comptable » car les hôpitaux  locaux  sont des établissements de proximité «à faible coût » :[2]

La Circulaire Mattei place l’Hôpital Local comme le premier niveau de prise en charge sanitaire, «Hôpital 2007 » envisage précisément de baisser le poids représenté par les CHU (1/3 environ du budget actuel des hôpitaux publics), de diminuer le nombre de CHG ou CHS et de «ressusciter » les hôpitaux locaux .

 

Depuis 2003 et un fameux coup de chaud les ministres ont passé, il n’y a pas eu de création d’hôpitaux locaux, mais certains Centres Hospitaliers menacés par les restructurations pourraient avoir dans l’avenir un statut d’établissement de proximité approchant celui des hôpitaux  locaux.

 

 

 

2.2       LE  POINT DE VUE DES TUTELLES : LE SROS

 

Le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (SROS) souhaite développer la prise en charge gériatrique, avec deux axes principaux :

La formalisation d’une filière de gérontologie de proximité s’appuyant sur les établissements de proximité et une politique d’incitation à la formation.

 

 

ü les filières

Elles sont clairement définies dans les objectifs du Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (SROS).[3]

« Le vieillissement de la population est la  donnée démographique majeure des années à venir et la prise en charge de cette population vieillissante va être un enjeu majeur du 21 ° siècle, le SROS souhaite intégrer les hôpitaux locaux dans cette prise en charge gériatrique, en créant  des  filières de soins et en élargissant  leurs compétences territoriales  qui dépasseront  donc le bassin de vie traditionnel par le biais de filières gériatriques entre CH Généraux référents et Hôpitaux de proximité. »

 

ü la formation

Il faut des médecins formés à ce type de prise en charge.[4]

C’est la capacité de gériatrie et l’internat validant qui  permettent cette formation, les effectifs des promotions ont fortement augmenté ces dernières années. Ces médecins gériatres ont pour 1/3 une activité de médecine générale exclusive, pour 1/3 une activité généralement partielle en EHPAD et pour 1/3 exercent à temps plein ou partiel en hôpital.

Le SROS 3 a pour objectif de poursuivre cette politique de formation de gériatres et s’interroge sur les modalités susceptibles de favoriser une répartition équitable des professionnels sur l’ensemble du territoire, sans donner de véritables pistes ni directives pour y parvenir.

Le plan «Solidarité Grand Age » prévoit la nécessité de recruter 800 gériatres, praticiens hospitaliers et capacitaires dans les 5 ans à venir.[5]

En ce qui concerne les hôpitaux locaux le médecin généraliste autorisé à exercer est statutairement un médecin œuvrant dans le secteur du bassin de vie.

Pour le généraliste installé, surtout en zone rurale, il est difficile de faire la démarche de formation, en effet les zones rurales sont parmi les zones où la démographie médicale chute le plus rapidement, les obligations de permanence de soins, le fréquent éloignement entre la zone d’exercice et la ville de faculté nécessitent une organisation rationnelle des emplois du temps et une entente complète avec les confrères du secteur. Toutes ces contraintes rendent difficiles, pour les praticiens installés, la décision de suivre le cursus de formation universitaire.

Les capacitaires, comme les étudiants et le corps médical en  général connaissent mal le fonctionnement spécifique des hôpitaux locaux  et peu de capacitaires le sont avec l’objectif de s’installer en libéral dans la zone d’attraction d’un hôpital local.

Les lits de long séjour en HL représentant 20% des lits, les hôpitaux  locaux pourraient et devraient  attirer nombre de capacitaires, avec en plus l’attrait de l’exercice  professionnel dans les services actifs  Médecine et SSR inclus dans l’hôpital.

L’évolution de l’exercice professionnel libéral en zone rurale et semi-rurale passe par les regroupements de cabinets médicaux, par la création de cabinets de groupe pluridisciplinaire, par des incitations financières à l’installation de jeunes médecins. Les hôpitaux  locaux  apparaissent comme des structures attractives  susceptibles de fédérer ces évolutions et d’améliorer les modalités d’exercice professionnel. Les hôpitaux  locaux ayant une activité  médicale centrée sur la personne âgée il conviendrait de prévoir une place «officielle » à la gériatrie dans ces structures.

 

2.3      LE POINT DE VUE DES MEDECINS : ( L’ASSOCIATION DES GENERALISTES DES HOPITAUX LOCAUX)

 

Les généralistes exerçant à l’hôpital local sont regroupés en une association qui réfléchit aussi à la place de la gériatrie dans les hôpitaux  locaux : l’Association des Généralistes des Hôpitaux Locaux (AGHL).[6]

 

L’exercice de la médecine à vocation gériatrique dans les hôpitaux locaux repose sur la prise en charge de la personne âgée par son médecin généraliste dans un espace sanitaire qui permet la continuité des soins à double sens de la ville vers l’hôpital, et de l’hôpital vers la ville. Le  médecin généraliste libéral en est le pivot de l’organisation des soins.

Le travail en hôpital  local  est une réponse adaptée à la prise en charge des maladies complexes  des personnes âgées porteuses de pathologies multiples nécessitant une  coordination gérontologique. Les professionnels de l’hôpital (ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues, diététiciens) apportent leur expertise pour l’organisation de la prise en charge et la mise en place de réseaux  gérontologiques de proximité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3     PERSPECTIVES  DEMOGRAPHIQUES

 

3.1      LA DEMOGRAPHIE MEDICALE

 

-Le SROS prévoit  la place grandissante de la gériatrie dans l’exercice de la médecine des prochaines décennies, souhaite développer l’offre de soins gériatrique dans les hôpitaux locaux  et formaliser les filières gériatriques  en s’appuyant sur une augmentation du nombre de gériatres.

 

– Le discours officiel  de l’Association des Généralistes des Hôpitaux Locaux (AGHL) parle de gériatrie, de gérontologie, de filière, de réseaux, d’intervenants  spécialisés. Tous ces facteurs constituant l’ouverture des hôpitaux  locaux, mais la place du gériatre lui-même y est difficilement précisée, car statutairement le généraliste est la «cheville ouvrière » du fonctionnement médical et cette «association de défense » peut difficilement aller contre ce statut.

Les généralistes prodiguent des soins aux personnes âgées, ont de part leur exercice une vision globale des aspects soins et sociaux et ont de la gérontologie une approche très pragmatique. Tous ces praticiens généralistes expérimentés connaissant leurs patients et les accompagnant depuis parfois des années, voir des décennies  verraient d’un œil critique l’arrivée dans toutes les structures hospitalières locales des gériatres empiétant sur leurs prérogatives historiques…

La formation spécifique à l’exercice de la gériatrie des praticiens de terrain n’est pas évoquée précisément dans l’exposé.

 

Nous avons donc 355 hôpitaux dont les patients hospitalisés sont en majorité des personnes âgées et qui ont parmi leurs 2500 praticiens un nombre non précisé mais minime de gériatres.

 

La démographie médicale en général, la médecine générale en zone rurale en particulier entrent dans une zone de turbulence pour au moins une à deux décennies, il va falloir gérer une baisse de la démographie dans de nombreux secteurs et le fonctionnement des Hôpitaux locaux dans son statut actuel risque d’en être perturbé.

Il est légitime en tant que médecin acteur de terrain, qu’administrateur et même citoyen utilisateur de se poser des questions sur la pérennisation de la présence médicale permanente dans tous les Hôpitaux Locaux.

 

La volonté affichée des pouvoirs publics d’améliorer les prises en charge tous azimuts et la demande pressante des «consommateurs » risquent de ne pas pouvoir être satisfaites d’une façon générale et en particulier dans la répartition territoriale des gériatres.

 

 

 

 

 

3.2      LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION ET SES CONSEQUENCES

 

-Tout le monde a intégré l’augmentation de la population âgée, due à l’allongement de la durée de vie, l’avènement du «papy-boom » et ses conséquences sur la consommation médicale et la demande gériatrique en particulier.

 

-Il faut aussi intégrer un fait nouveau qui est  celui de l’inversion du flux  migratoire ville campagne pour la première fois depuis les années 40 le flux migratoire historique des campagnes vers les villes s’est arrêté et même s’inverse : les migrants des trente glorieuses reviennent «au pays » jouir d’une retraite méritée, d’autres migrants sans origine rurale fuient la ville, l’Europe du Nord et s’installent en zone rurale.

 

Tous ces nouveaux habitants de la classe d’âge «senior » souhaitent bénéficier de services de proximité dont font partie les Hôpitaux. Les tutelles qui avaient pris l’habitude de diminuer les lits d’hospitalisation en zones périphériques pour les déplacer en zone urbaine  doivent actuellement changer les méthodes et le    SROSS 3 a pris en compte cette inversion du flux migratoire.

De plus ces nouveaux arrivants de la classe d’âge 55 –70 ans ont souvent à gérer des parents très âgés et souhaitent leur faire bénéficier d’une structure d’hébergement proche de leurs nouveaux domiciles. Les Hôpitaux Locaux et d’autres établissements de proximité  ont pour leurs structures d’hébergement de personnes âgées des demandes fréquentes émanant de ces nouveaux résidents.

 

Nous avons deux forces en présence : d’une part la diminution de la démographie médicale en milieu rural et d’autre part l’émergence d’un flux migratoire de population grosse consommatrice de soins …

Les gestionnaires de la carte sanitaire en perçoivent la problématique mais n’ont pas actuellement de réponse adaptée, il paraît difficile d’envisager de mettre en place des mesures d’installation et d’exercice médicaux contraignantes  …

 

 

 

 

 

 

 

 

4     LES DIFFERENTES MODALITES D’EXERCICE DE LA GERIATRIE A L’HOPITAL LOCAL :

 

La solution idéale serait bien sûr que tous les généralistes libéraux exerçant en hôpital  local  soient gériatres, mais comme pour la quadrature du cercle c’est un exposé simple qui ne sera pas résolu dans l’immédiat.

Nous allons donc étudier les différentes possibilités d’exercice de la gériatrie dans un Hôpital Local.

 

Les Hôpitaux Locaux dont les secteurs hébergement ont signé la convention tripartite [7] ont statutairement un médecin coordonnateur dont la fonction est très administrative, et ne correspond pas obligatoirement à la fonction de soins dévolue à la gériatrie, c’est cette fonction de soins qui nous intéresse plus particulièrement.

Il est aussi fondamental d’intégrer l’action de formation nécessaire auprès des personnels ; formation graduée des intervenants indispensable pour que l’équipe parle le même langage et comprenne les modes d’expression de la souffrance de la personne âgée. La mise en place de ces actions de formation permettant de coller au plus près des difficultés des soignants.

 

4.1      LE ROLE DU MEDECIN GERIATRE A L’HOPITAL LOCAL DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L’ETABLISSEMENT :

 

ü Secteur Médecine : l’apport du gériatre est ici évident, la majorité des patients hospitalisés est constituée de personnes âgées polypathologiques susceptibles de nécessiter une prise en charge spécifique et adaptée aux problèmes posés par la comorbidité et la dépendance.

Le rapport «Jeandel-Vigouroux » (2006) préconise une filière gérontologique entre HL et services d’urgences des CH Généraux ainsi qu’à l’intérieur des CH Généraux, dans le but de désengorger ces services surchargés, celle-ci serait plus efficiente avec une présence de gériatre assurée à l’Hôpital Local.[8]

Cette orientation a le mérite de conforter le rôle initial de site de soins de proximité de l’Hôpital Local et tout en contribuant au maintien de l’activité dans la structure , elle participe à sa pérennisation.

ü Secteur SSR : la présence d’un gériatre permettrait l’ouverture vers la filière gérontologique préconisée par le SROS. Les services de rééducation active couplés aux Centres Hospitaliers Généraux et aux pôles chirurgicaux privés s’appuieront  sur cette filière pour orienter leurs patients âgés plus rapidement après une surveillance post opératoire une prise en charge initiale active. Le rapport «Jeandel-Vigouroux » préconise la création de 15000 lits de Soins de Suite Médicalisés destinés aux patients âgés (création ou transformation) pour faire face à la vague démographique prévue. Les Hôpitaux Locaux détenteurs de lits de SSR doivent se positionner dans cette filière.

ü Secteur Accueil Personnes  Agées : le gériatre travaille ici en relation étroite avec le médecin coordonnateur pour des conseils médicaux, des bilans et un soutien des équipes confrontées régulièrement aux problématiques des fins de vie de patients hébergés ,souvent depuis longtemps ,au sein de leurs services.

 

 

4.2      LES DIFFERENTES  POSSIBILITES  D’EXERCICE :

 

4-2-1 LES EQUIPES MOBILES

-Les équipes mobiles formalisées et les avis de gériatres dans les structures hospitalières universitaires et générales permettent de pallier le manque de praticiens gériatres dans les autres services, ces équipes s’appuient sur un service de gériatrie actif au sein du Centre Hospitalier . Le plan Solidarité Grand âge préconise la création de 86 équipes mobiles à la disposition des services hospitaliers et des structures accueillant des personnes âgées hôpitaux, maisons de retraite, hospitalisation à domicile (HAD), service de soins infirmiers à domicile  (SSIAD).

 

Les  textes réglementaires imposent des conventions médicales que tout hôpital  local  se doit de passer avec son Centre Hospitalier référent. La mise en place d’équipes mobiles pouvant intervenir «hors les murs » des Centres Hospitaliers pourront constituer une possibilité pour les hôpitaux  locaux  d’intégrer une offre gériatrique. Mais là aussi le manque de moyens humains, l’éloignement des hôpitaux  locaux en général de 30 à 60 km des Centres Hospitaliers référents rendront difficile la mise en place ; d’autant que le Centre Hospitalier peut être référent pour plusieurs hôpitaux  locaux.

Ces équipes mobiles pourraient intervenir soit à la demande des praticiens, pour des problèmes particuliers et de façon ponctuelle  soit par des passages programmés, mais dans ce cas les problèmes aigus ne peuvent être pris en charge rapidement

 

4-2-2 L’INTERVENTION PONCTUELLE DES PRATICIENS HOSPITALIERS

 

ü L’apport de praticiens hospitaliers partagés intervenants dans les Hôpitaux Locaux est déjà efficient pour les services de SSR  et de soins de longue durée dans le cadre de convention inter-établissements et fonctionne parfaitement quand les filières et les réseaux  sont actifs.

ü Ces conventions permettent ainsi aux établissements hospitaliers spécialisés (SS Rééducation par exemple) d’avoir un suivi lors des mutations vers les services de SSR des Hôpitaux locaux après que les patients aient bénéficié d’une prise en charge initiale plus spécialisée.

ü Pour les services de médecine c’est l’intervention d’un interniste consultant issu du Centre Hospitalier référent qui est conventionnellement et obligatoirement planifié.

ü Dans  ce  cadre on peut tout à fait formaliser une convention pour des interventions de Praticien Hospitalier Gériatre (PH) issu du CHG référent.

ü Ces consultations avancées, en général de séquences bimensuelles, permettraient uniquement là aussi de prendre en charge des problèmes non urgents mais elles auraient  pour avantage de conforter le suivi  médical  au sein de l’Hôpital Local et ainsi de permettre aux établissements hospitaliers correspondants de muter des patients plus rapidement en argumentant sur le suivi potentiel.

ü La réalisation de ces conventions reste tributaire d’un fait primordial constitué par le potentiel de disponibilité des PH des CHG, du volontarisme des établissements et de la vivacité des filières, c’est cet axe que veut développer le plan quinquennal «solidarité grand âge «.

 

4-2-3 LES MEDECINS LIBERAUX GERIATRES

Les Hôpitaux Locaux sont le lieu privilégié d’exercice des médecins libéraux dans une structure d’hospitalisation publique.

Il y a donc aussi la place pour des gériatres libéraux dans la structure.

 

– La possibilité la plus simple et la plus adéquate est que l’hôpital  local puisse se prévaloir d’un gériatre dans ses médecins généralistes libéraux autorisés.

Pour les patients âgés ayant fait le choix de ce praticien le problème est résolu, pour les patients suivis par les autres confrères il faut qu’il y ait accord interne à l’établissement pour des interventions ponctuelles spécialisées et ainsi conférer à ce praticien généraliste et gériatre un rôle de «coordonnateur médical» et «référent » au sein de la structure. L’action à mener est celle de l’adaptation du règlement intérieur du fonctionnement médical de l’établissement par le biais de la Commission Médicale (CME), du Conseil d’Administration avec l’aval des tutelles. Le relationnel entre confrères prend là toute son importance.

Ce statut de coordonnateur médical est prévu dans les textes:[9]

 

“L’Hôpital Local doit se doter d’un médecin gériatre, manager de l’équipe soignante.

Ce Coordonnateur en étroite collaboration avec le cadre infirmier, doit  participer à la vie de l’Etablissement  et assurer  le soutien de l’Equipe, sa cohésion et la prise en charge des patients, des résidents, et de leurs familles ; le  binôme médecin-cadre prenant alors une dimension inédite dans les hôpitaux locaux”.

 

Il y a actuellement peu de gériatres libéraux autorisés en exercice dans les hôpitaux  locaux (pour exemple 6 sur les 14 hôpitaux locaux ardéchois d’après les données de l’ordre des médecins)

L’Hôpital Local dispose statutairement de la possibilité de faire intervenir des praticiens libéraux spécialistes en les rémunérant soit à la vacation, soit en honoraires par la possibilité du règlement direct. Les modalités de ces interventions dans la structure peuvent porter sur les différents secteurs de l’établissement Médecine, Soins de Suite Rééducation  et Accueil de Personnes Agées Dépendantes  il faut ici aussi adapter le règlement intérieur, en accord avec le projet d’établissement.

La cohabitation dans l’Hôpital Local de praticiens généralistes autorisés à exercer de part leur installation dans le bassin de vie et participant de façon effective et obligatoire à la permanence de soins et de praticiens gériatres intervenant ponctuellement doit obligatoirement être cadrée par un règlement intérieur précis afin d’éviter tout problème déontologique.

Les interventions de ce praticien gériatre en tant que consultant doivent statutairement  se faire  à la demande du médecin traitant ayant en charge le séjour, les prescriptions médicales se faisant soit par l’intermédiaire du médecin traitant habituel, soit directement par le consultant si le règlement intérieur l’y autorise.

Les interventions de praticiens spécialistes tels qu’interniste, cardiologue, pneumologue, neurologue, gastro-entérologue, qui apportent un avis spécialisé et une technicité particulière ne posent en général pas de problèmes de confraternité ; par contre les généralistes mal informés sur la spécificité de la gériatrie et dont l’activité de soins de personnes âgées est très importante peuvent  mal percevoir l’intérêt d’un intervenant gériatre.

La non-adhésion du médecin généraliste traitant à ce mode d’intervention bloquerait tout le mécanisme d’ouverture visé par cette mise en place et entraînerait son échec. Il convient donc d’informer pour convaincre des réticences éventuelles et de s’appuyer sur les instances décisionnelles et consultatives de l’établissement (CME et CA) pour optimiser les rapports internes et cadrer les interventions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5     ACTIONS  DE PROMOTION ET D’INFORMATION

 

Nous avons déjà vu que la formation des généralistes, exerçant en libéral, à la Capacité de Gériatrie demandait des efforts d’organisation professionnelle, ces généralistes sensibilisés à la gériatrie par leur exercice quotidien peuvent tout à fait faire la démarche de suivre le cursus universitaire de la Capacité de Gériatrie, mais il faut du volontarisme et de la disponibilité.

 

Les pistes possibles pour obtenir une évolution de cette problématique de pénurie de gériatres en Hôpital Local passe bien sûr par sa connaissance  par les tutelles, par son exposition par les praticiens et administrateurs de terrain et par une volonté d’évoluer partagée de tous ces différents acteurs.

 

5.1      AU NIVEAU DES ETUDES  EN MEDECINE

 

Il faut donc axer l’action sur l’information des étudiants en médecine à l’intérêt de l’exercice médical en Hôpital Local :

 

– généraliste libéral intervenant à l’Hôpital Public

– travail hospitalier en équipe

– service de médecine et SSR

– suivi de son patient

 

L’hôpital local est un terrain de stage à encourager pour les résidents de médecine générale au cours de leur stage chez le praticien généraliste.

 

Le stage chez le praticien est obligatoire dans le cursus de médecine générale ; pendant ce stage de 6 mois une place est déjà prévue pour faire découvrir aux étudiants les autres modalités d’exercice que le cabinet médical : PMI, médecine scolaire, médecine du travail, HAD, Sécurité Sociale ; mais  l’Hôpital Local n’est pas listé de façon formelle dans le cahier des charges du stage praticien.

Certains praticiens d’Hôpital Local sont déjà maîtres de stage en médecine générale, les étudiants qui choisissent précisément ce stage ont donc la possibilité de découvrir l’Hôpital Local.

 

Le SASPASS (Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisé) deuxième volet du stage chez le praticien peut lui aussi tout à fait être  réalisé avec des praticiens exerçant dans des Hôpitaux Locaux si celui ci est intégré dans le SUMGA (Service Universitaire de Médecine Générale Ambulatoire), l’intégration de l’Hôpital Local dans le SUMGA est envisageable et  réalisable grâce à une interface avec le Centre Hospitalier Général référent qui accueille des internes de médecine générale.

Il serait donc intéressant de motiver les généralistes titulaires de la Capacité et travaillant en Hôpital Local de faire la démarche auprès de la Faculté afin de devenir maître de stage avec la double appartenance Médecine Générale et orientation Gériatrie, les étudiants qui souhaiteraient découvrir la médecine générale avec une option gériatrie trouveraient là un terrain de stage profitable.

 

5.2      AU NIVEAU DE LA CAPACITE DE GERIATRIE

 

  • Action d’information des étudiants avec présentation des différentes possibilités d’exercice de la gériatrie et en particulier  du statut spécifique des Hôpitaux Locaux.
  • Ouverture des stages vers les Centres Hospitaliers Généraux au sein desquels un service  de gériatrie active existe avec possibilité d’effectuer pendant ce stage une «découverte » des Hôpitaux Locaux satellites du Centre Hospitalier Général référent, surtout si ces Hôpitaux Locaux ont déjà un gériatre intervenant.
  • Cet échange serait profitable dans les 2 sens : l’étudiant en capacité, motivé en gériatrie pourrait  découvrir ces Hôpitaux Locaux  et y apporter un éclairage nouveau, et les praticiens  de cet Hôpital Local pourraient  au contact de ces capacitaires trouver une motivation d’évolution vers la formation de gériatrie.

 

  • La Capacité est une voie de formation intéressante car elle permet à des médecins déjà installés de s’intégrer dans la gériatrie avec une approche de praticiens de terrain. Les médecins choisissant cette filière de formation ont déjà une pratique des soins des personnes âgées et des objectifs précis d’évolution de leur exercice.

La possibilité d’intégrer en cours de carrière une formation spécialisée doit rester ouverte , avec pour objectif une optimisation des pratiques professionnelles et des filières.

 

 

6     CONCLUSIONS

 

Les soins des personnes âgées constituent la part prépondérante des activités des Hôpitaux Locaux, les généralistes libéraux participent activement à ces activités depuis la création des Hôpitaux Locaux à la satisfaction des patients qui les ont choisis et des tutelles dont le souci est celui du coût /service rendu.

 

La place du généraliste libéral au sein de l’Hôpital Local est essentielle, la baisse de la démographie médicale va se faire cruellement sentir dans les zones rurales, les Hôpitaux Locaux peuvent et doivent constituer les pôles de soins de proximité et attirer de nouveaux installés intéressés par l’exercice de la médecine générale à orientation gériatrique dans un cadre hospitalier de dimension humaine à tous les sens du terme.

 

La question posée de la place du gériatre dans et pour l’Hôpital Local n’amène pas une réponse unique et une solution imposée, le gériatre doit y trouver naturellement un lieu d’exercice privilégié et l’apport de sa capacité est obligatoirement bénéfique au patient et à la structure.

 

La spécificité de l’exercice médical en Hôpital Local : médecine libérale, installation dans la zone du bassin de vie de l’Hôpital Local cadre toute évolution, il n’y a pas de réforme majeure envisagée ni envisageable actuellement sur ce statut particulier.

 

L’orientation gériatrique effective des Hôpitaux Locaux doit être un axe de réflexion et d’action, elle est un gage d’évolution positive des structures et de l’offre de soins et elle passe obligatoirement :

– par la volonté de formation des acteurs locaux, la Capacité étant la formation universitaire structurée et structurante de référence ouverte à tous.

– par une information des étudiants en médecine, des praticiens et futurs praticiens gériatres à l’intérêt de l’exercice en Hôpital Local.

– par des aménagements et une évolution statutaires et conventionnels du fonctionnement médical des Hôpitaux Locaux pour les intégrer pleinement dans la future filière gériatrique.

 

L’objectif étant bien sur le service médical rendu au patient.

 

Les Hôpitaux locaux où exercent des gériatres seront un observatoire privilégié pour modéliser la mise en place de la filière gérontologique et juger de l’évolution douce d’un établissement de proximité restreinte vers une intégration plus large de son activité médicale  dans le schéma loco-régional sanitaire et social, gage d’ouverture et de pérennisation de l’activité de soins de la structure.

Docteur Raymond Bouit

1 rue Olivier de Serres 07270 LAMASTRE , ARDECHE.

Médecin autorisé à l’Hôpital Local Elysée Charra de LAMASTRE

_____________

ANNEXES / REFERENCES

 

Définition HL :

[1] http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/hopital_local/circ030528.pdf

 

L’article L711-6- du Code de Santé Publique défini l’Hôpital Local comme étant un Hôpital de proximité faisant partie  d’un réseau de soins.

Il constitue un maillon essentiel de la coordination et de l’organisation des soins entre :

-le domicile,

-la médecine de ville,

-les alternatives à l’Hospitalisation,

-les établissements de santé, dispensant des soins spécialisés, et disposant d’un plateau technique.

L’Hôpital Local est un maillon important du réseau social et médico – social.

1- Il est un acteur essentiel de la coordination gérontologique.

2 – Il permet un accès aux soins des populations défavorisées.

3- Il joue un rôle dans la prévention, en coordination avec les partenaires locaux

 

Le Fonctionnement médical de l’Hopital Local

A -Les médecins généralistes peuvent être autorisés sur leur demande à dispenser à l’Hôpital Local au titre de leur activité libérale des soins de courte durée en médecine, et éventuellement des soins de suite ou de longue durée à condition qu’ils s’engagent à :

1.Respecter le projet d’établissement et le règlement intérieur.     

                        2 . Exercer leur activité professionnelle dans une zone géographique préalablement déterminée, permettant de participer à la permanence des soins de l’Etablissement.

B -L’Hôpital Local peut recruter des praticiens hospitaliers pour les soins de suite, ou les soins de longue durée, ou pour assurer le fonctionnement de la pharmacie.

Chaque Hôpital Local doit déterminer son propre fonctionnement médical, partie intégrante de son projet d’établissement.

Trois aspects fondamentaux doivent être soulignés pour un fonctionnement optimal de l’Hôpital Local, en tant que maillon du réseau sanitaire.

1–La nécessité de conclure avec les Centres hospitaliers de référence, des conventions prévues par la loi.

2–La nécessité de constituer une véritable équipe médicale.

3 –L’importance d’un projet médical d’établissement qui permet de clarifier une politique de soins et de coordination avec les structures environnantes.

 

 

2 + 3 http://www.hopital-saintnazaire.fr/pages/actualite/semi_01/deboffle.doc

 

QUE DIT LE S.R.O.S.

 

Le vieillissement de la population est une donnée démographique majeure des années à venir.

Améliorer et coordonner la prise en charge des personnes âgées.

Positionner les Hôpitaux Locauxdans le cadre du Schéma Régional d’Organisation Sanitaire :

Les établissements de proximité ont pour vocation essentielle la prise en charge gériatrique.

Objectifs opérationnels :

 

1.Mettre en place systématiquement une véritable coordination gérontologique à l’échelle d’un canton d’une commune ou d’un pays en :

En déterminant :

 

des bassins gérontologiques  

desréseaux gérontologiquescoordonnées qui doivent être constitués par tous les professionnels, services et structures ayant en charge des personnes âgées.

 

En s’appuyant sur des structures compétentes, reconnues, et présentant une garantie de service et de pérennité :

 

¨établissements de Santé

¨établissements Médicaux – sociaux

¨établissements Sociaux

¨Collectivités locales

¨Associations

2.Faire de l’Hôpital Local ou du Centre Hospitalier de proximité un des pivots de la coordination.

Les Hôpitaux Locaux ont vocation a être reconnus, comme structure de proximité, charnière de la coordination.

 

 

L’Hôpital Local ou le Centre Hospitalier de proximité peuvent être le support :

 

 D’une cellule d’évaluation

Gérer un service de soins à domicile

Offrir des prestations susceptibles  de :

favoriser le maintien à domicile.

Prévenir ou retarder l’hospitalisation, grâce à l’accueil de jour et l’hébergement temporaire

Mais l’Hôpital Local n’est pas en situation de monopole par rapport à la coordination.

 

 

4 (Circulaire DHOS/O 2/DGS/SD 5 D n° 2002-157 du 18 mars 2002)

Concerne la formation

 

5http://www.personnesagees.gouv.fr/point_presse/d_presse/plan_solidarite/dossier_de_presse.pdf

 

 

 

6 Dr Dominique Hérault – Président de l’Association des Généralistes des Hôpitaux Locaux

(AGHL)

L’exercice de la gériatrie dans les hôpitaux locaux repose sur la prise en charge de la

personne âgée par son médecin généraliste dans un espace sanitaire qui permet la

continuité des soins à double sens de la ville vers l’hôpital, et de l’hôpital vers la ville. Cette

continuité repose sur:

la proximité qui préserve les liens familiaux et sociaux.

la présence de son médecin généraliste agissant en tant que pivot de l’organisation des

soins.

l’existence d’une offre de soins diversifiée, unissant dans un même lieu : des lits de court

séjour, des lits de soins de suite et un hébergement de longue durée, lieu de vie pour la

personne âgée dépendante.

La réalité des Hôpitaux locaux en France apparaît au travers des 355 établissements et leurs

57 000 lits. Leur répartition sur le territoire est inégale. Ils offrent 24 000 lits de soins (courts

séjours, soins de suite et soins de longue durée) et 33 000 lits d’hébergement. Les patients y

sont soignés par 3 300 praticiens dont 70 % de médecins généralistes libéraux. Le poids des

hôpitaux locaux dans l’hospitalisation publique est résumé dans le tableau suivant :

Pourcentage dans l’hospitalisation  publique

Lits de court séjour 2,30% répartis dans 71,00% des hôpitaux locaux

Lits de soins de suite 14,30% répartis dans 72,00% des hôpitaux locaux

 

 

L’HÔPITAL LOCAL AU COEUR DES RÉSEAUX : COORDINATION GÉRONTOLOGIQUE,

SIAD, HAD, RÉSEAUX SOINS PALLIATIFS, DIABÈTE, ALZHEIMER, DIALYSE, ETC.

Le travail en réseau est une réponse adaptée à la prise en charge des maladies complexes

où s’intriquent le médical et le social. Il convient parfaitement aux personnes âgées ayant

des pathologies multiples avec risque de dépendance. Il trouve sa place aussi bien en amont

de l’hospitalisation (parfois pour l’éviter), pendant ou en aval. Ces réseaux de santé doivent

relier la ville avec l’hôpital, le sanitaire avec le médico-social, et les établissements entre eux

(court séjour, soins de suite, long séjour) de manière à assurer la continuité des soins.

La coordination gérontologique

L’hôpital local est d’ores et déjà un maillon important des réseaux de coordination

gérontologique. La mise en place de ces réseaux a débouché parfois sur des réseaux de

gérontologie (les réseaux MSA), où apparaît une collaboration étroite entre personnel

hospitalier et personnel libéral pour une évaluation de personnes âgées dépendantes dans

la perspective d’un maintien au domicile durable, dans des conditions de sécurité, d’hygiène

et de convivialité satisfaisantes pour elles-mêmes, les familles et les soignants. C’est ainsi

que les hôpitaux locaux sont impliqués dans des Centres Locaux d’Information et de

Coordination (CLIC), conférant à ces réseaux, lorsqu’ils en sont les promoteurs, un label de

niveau 3.

C’est une équipe multidisciplinaire qui évalue la dépendance et la présence de l’assistance

sociale permet une prise en charge globale (médico-sociale) favorisant au maximum les

possibilités du maintien au domicile.

Les professionnels de l’hôpital (ergothérapeutes, psychologues) apportent leur expertise

pour l’organisation de la prise en charge. Ce sont dans les réunions de coordination où se

côtoient les professionnels du libéral et les représentants de l’hôpital qui formalisent ce

travail d’équipe interdisciplinaire.

Ces coordinations bénéficient du savoir faire et de la logistique de l’hôpital local.

 

CONCLUSION

C’est par l’ensemble des réseaux tissés autour du malade et de sa maladie que l’hôpital

local concrétise et conforte sa place dans le paysage hospitalier français et plus

particulièrement dans la filière gériatrique.

Ses possibilités d’intervention peuvent s’exercer en amont de l’hospitalisation, avec des

consultations gériatriques avancées, avec une participation à la mise en place de réseaux

gérontologiques, ou en aval, permettant la prise en charge rapide, au plus près de son

domicile, par le médecin traitant d’un patient transféré.

L’accès direct à son court séjour ou à son service de soins de suites selon la pathologie

est également un moyen d’éviter l’encombrement inutile des services des centres

hospitaliers tout en optimisant l’utilisation de ses capacités. Il opère, grâce aussi à son

cadre juridique maintenant bien défini, un rapprochement efficace entre le public et le

privé. C’est bien aussi la double activité « privé-public » du médecin généraliste qui

constitue le socle de cette continuité, enrichie par la possibilité de faire appel à d’autres

intervenants spécialisés.

L’hôpital local peut donc être un maillon essentiel du paysage sanitaire français. Le soin

y est omniprésent, dans une structure hospitalière où les prises en charge s’adaptent au

mieux à l’état du patient. Ainsi est constituée une offre de soins de premier niveau dans

une offre de soins graduée et adaptée à l’état du patient. L’hôpital local réalise alors un

continuum entre le domicile et l’hôpital, jouant son rôle dans une approche rationnelle au

plan médical mais aussi économique de l’offre de soins, répondant parfaitement au

besoin de proximité.

 

 

7 http://basse-normandie.sante.gouv.fr/dep3/actions/ehpad_02.htm

 

La convention tripartite

La mise en œuvre de la réforme de la tarification des E.H.P.A.D. passe, pour chaque établissement, par l’élaboration et la signature d’une convention tripartite pour 5 ans entre ce dernier, le président du conseil général et l’autorité compétente pour arrêter le tarif soins (préfet ou directeur de l’agence régionale de l’hospitalisation).

Ce document, signé pour 5 ans et établi à partir d’un cadre national, définit les conditions de fonctionnement de l’établissement :

• sur le plan budgétaire ;

• en matière de qualité de la prise en charge des personnes âgées (sur ce point, la convention formalise les engagements pris par l’institution dans le cadre de la démarche qualité évoquée supra).

La convention précise également les objectifs d’évolution de l’établissement, les modalités de son évaluation et la façon dont il s’inscrit dans les réseaux gérontologiques existants ou à créer.

 

 

 

 

 

8 HOPITAL 2007 : GOUVERNANCE ET COMPLEXITE

F. de la Fourniere *, P. Peyré **, R. Barthet ***

* Interniste gériatre- CHG Pau ; ** Enseignant-chercheur, Université de Pau et des Pays de l’Adour

***Cadre de santé- EHPAD Marie Blanque Gan(64)

 

 

Circulaire Mattei

 

« Jean-François Mattei, Ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées adresse un message aux Assises Nationales des Hôpitaux Locaux, qui se tiennent le 31 mai 2003, au Croisic, sur les orientations politiques qu’il souhaite privilégier pour les hôpitaux locaux.
Dans une circulaire qu’il vient de signer, entièrement consacrée à l’hôpital local, il en précise ses missions :

–          Placer l’hôpital local comme premier niveau de prise en charge sanitaire ;
– Renforcer la médicalisation des prises en charge ;
– Développer les complémentarités.

 

L’ensemble de ces orientations s’adresse aux hôpitaux locaux existants. Pour autant, le ministre envisage très clairement la création même d’hôpitaux locaux, éventuellement intercommunaux.

Il s’agit d’une étape déterminante pour la reconnaissance et la promotion d’une médecine hospitalière de proximité.

355 hôpitaux locaux sont répartis sur le territoire français soit un tiers du parc hospitalier. Si ses capacités d’accueil représentent 3, 75% des lits de médecine d’hospitalisation publique, elles atteignent plus de 14% des lits de soins de suite et de réadaptation et s’élèvent à près de 19% des lits de soins de longue durée.

L’hôpital local est une organisation originale qui est un exemple unique de coopération entre secteur hospitalier et secteur libéral. 95% des personnels médicaux exerçant dans les hôpitaux locaux sont des médecins libéraux rémunérés à l’acte, qui trouvent dans l’hôpital local un moyen de servir l’intérêt général tout en préservant dans leur pratique quotidienne les marges de liberté qu’ils désirent conserver. »

 

La réforme 2007 envisage précisément de baisser le poids représenté par les CHU (1/3 environ du budget actuel des hôpitaux publics), de diminuer le nombre de CHG ou CHS et de ressusciter les hôpitaux locaux : ces derniers comprendraient davantage de lits de soins de suite et de réadaptation eu de lits de soins longue durée. Ils seraient articulés avec les réseaux, en particulier, gérontologiques et auraient un rôle préventif.

Après avoir évoqué cette complexité hospitalière en miroir avec les difficultés médico-sociales actuelles de la population âgée, nous allons réfléchir aux implications de la nouvelle gouvernance vis à vis de la prise en soins globale de la personne âgée.

 

 

 

9 http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/prog_geriatrie/rapport.pdf

UN PROGRAMME POUR

LA GERIATRIE

5 objectifs, 20 recommandations, 45 mesures pour atténuer l’impact du choc démographique gériatrique sur le fonctionnement des hôpitaux

dans les 15 ans à venir

Rapport rédigé par
Claude JEANDEL

Pierre PFITZENMEYER

Philippe VIGOUROUX
Rapport commandé par

Xavier BERTRAND,

ministre de la santé et des solidarités

et par

Philippe BAS,

ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées,

aux personnes handicapées et à la famille

avril 2006

 

 

 

 

10 http://www.hopital-saintnazaire.fr/pages/actualite/semi_01/deboffle.doc

 

L’Hôpital Local doit se doter d’un médecin gériatre, manager de l’équipe soignante.

 

« L’Hôpital Local, Hôpital des Généralistes « .

mais la diminution de la démographie médicale des généralistes, et l’augmentation de la charge de travail        ( Papy Boom, maintien à domicile ), sont des données incontournables des 15 prochaines années.

 

Le Coordonnateur avec compétence, charisme, et passion, en étroite collaboration avec le cadre infirmier, doit tout en participant de façon polyvalente à la vie de l’Etablissement assurer :

-le soutien de l’ Equipe,l’animer,la former,la motiver

La cohésion de l’équipe et la prise en charge des patients, des résidents, et de leurs familles, dépendent des qualités du médecin gériatre coordonnateur,du cadre infirmier et du binome médecin-cadre

 

 

 

11 www.vie-publique.fr/documents-vp/circ_hopital_local.pdf

L’hôpital local est un terrain de stage à encourager pour les résidents de médecine générale au cours de leur stage chez le praticien généraliste. Ce stage est réalisé sous la responsabilité du médecin maître de stage, après avis du médecin coordonnateur, et accord du directeur de l’hôpital local. Il s’inscrit dans le cadre d’une convention agréée avec le CHU.

 

 

 

 

 

*           *

*

 

__________________________________

 


[1] http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/hopital_local/circ030528.pdf

[2] HOPITAL 2007 : GOUVERNANCE ET COMPLEXITE, F. de la Fourniere *, P. Peyré **, R. Barthet **** Interniste gériatre- CHG Pau ; ** Enseignant-chercheur, Université de Pau et des Pays de l’Adour ***Cadre de santé- EHPAD Marie Blanque Gan(64)

[3] http://www.hopital-saintnazaire.fr/pages/actualite/semi_01/deboffle.doc

[4] (Circulaire DHOS/O 2/DGS/SD 5 D n° 2002-157 du 18 mars 2002)

[5] http://www.personnes-agees.gouv.fr/point_presse/d_presse/plan_solidarite/dossier_de_presse.pdf

[6] Dr Dominique Hérault – Président de l’Association des Généralistes des Hôpitaux Locaux

[8] http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/prog_geriatrie/rapport.pdf

[9] http://www.hopital-saintnazaire.fr/pages/actualite/semi_01/deboffle.doc

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