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La liste J P Vallon « Lamastre, poursuivons ensemble » nous a adressé un résumé de son programme électoral pour les élections à venir.
Le programme municipal s’y taille la part du lion, l’enjeu communautaire y apparait en filigrane au travers de projets tels que la santé avec le serpent de mer de la maison médiale, la voirie et bien sûr le tourisme.
Je me permets un commentaire dans mon registre de compétence, à savoir la santé. L’émergence dans le programme d’un projet de maison médicale dans les friches industrielles EDF représente une évolution politique notable. Après plusieurs mandats où l’esprit comptable a guidé les actions en poussant la commune à se défaire de biens tels que camping municipal, locaux de la poste, locaux de la perception, tous sacrifiés sur l’autel du libéralisme voici venir une démarche interventionniste planifiante pour acquérir l’EDF et y installer le SSIAD et des locaux médicaux. C’est un vrai revirement en terme de politique économique, comme quoi le débat d’idée à du bon….
RB.
Demandé le programme.
Titre accrocheur pour approcher le vrai problème des élections municipales à venir.
Nous avons la chance d’avoir le choix entre deux listes, la politique politicienne nationale n’apparait pas clairement au travers des candidats et s’il y a des orientations personnelles il n’y a pas de cohésion de groupe comme au «bon vieux temps » du siècle dernier.
De toute façon c’est honneur à ceux qui s’engagent, j’aurais pu le faire mais il faut parfois faire des choix raisonnés et je suis peut-être un peu trop «siècle dernier».
Boucler deux listes n’a été facile pour personne, M Vallon a du puiser chez les réservistes avec des retours et Philippe Ranc a du convaincre ses colistiers de s’exposer.
M Vallon parlera d’expérience et de disponibilité, la liste Ranc Guiot s’appuie sur des compétences étendues et un partage des responsabilités.
Les moyennes d’âge: pour la liste vallon 54,52 , pour la liste Guiot approximativement 50 car tous les âges ne sont pas disponibles…. Il y a 10 femmes sur la liste Guiot ce qui permet de dire que Mme Guiot est tête de liste.
Voilà pour les généralités, mais ce qui importe c’est le fonctionnement. Celui de J P Vallon est connu, celui de la liste Guiot sera plus clair lorsque nous aurons l’ordre de préséance.
Les deux têtes de liste ne laissent pas indifférents.
Reste le, les programmes ce qui explique le titre «demandé le programme».
Nous en savons peu pour le programme Vallon: une zone artisanale, une salle de spectacle, le centre ville et un coup de pouce à la caserne des pompiers, le programme de la liste Guiot paru sur le blog (https://ensemble-et-unis-pour-lamastre.fr/notre-programme ) est plus complet, exhaustif et fait le tour des envies.
En ce qui concerne mon registre de compétence je vais profiter de l’ouverture pour expliciter les problèmes de démographie médicale actuels et à venir. Le bassin de vie est actuellement à l’équilibre mais il faut se projeter dans l’avenir, le départ d’un praticien précipitera un déséquilibre préjudiciable pour la population, pour les services de médecine de l’Hôpital et les emplois afférents, et aussi pour les praticiens restants. Je me suis encore aujourd’hui entretenu téléphoniquement avec un interne en médecine en quête d’une installation en 2021 et il m’a clairement dit qu’il n’envisageait pas une installation ailleurs que dans une structure de type maison médicale. Lamastre n’offre pas cette possibilité alors que Vernoux et le Cheylard sont opérationnels. Il faut donc impérativement promouvoir une structure d’accueil partagé portée potentiellement par la commune ou la communauté de communes. Pour les générations de médecins à venir il n’y a que des avantages : pas d’investissement immobilier, possibilité de temps partiel, possibilité de mobilité fonction des aléas de la vie, (départ des enfants vers des villes de fac). Or à Lamastre un bâtiment nous tend les bras, celui du tènement immobilier EDF qui va être cédé et n’a que des avantages, locaux vastes, parking, garage, proximité de l’Hôpital et de sa salle d’urgence, de la radiologie-échographie , de l’hélistation. L’hôpital de lamastre est intéressé pour y caser le SSIAD ( soins infirmiers à Domicile) actuellement à l’étroit, le bâtiment serait disproportionné pour ce SSIAD et donc l’occasion est trop belle pour ne pas monter un projet commun. Alors à vos programmes mesdames messieurs les futurs élus, ça urge.
Bonne campagne, ouverte, positive, et surtout pour Lamastre, son bassin de vie et ses habitants à demeure.
Et histoire de sourire et montrer que le fil conducteur existe, un petit rappel http://www.lamastre.net/2018/04/01/le-projet-des-3-ans-a-venir/
R B
Le projet des 3 ans à venir.
Les derniers événements, dont certains dramatiques, autour de la démographie médicale ardéchoise ont permis de faire avancer rapidement un dossier lamastrois qui stagnait depuis quelques années.
Des réunions, discrètes à la limite secrètes, se sont tenues autour du projet de maison médicale.
D’abord quelques explications : qu’est ce qu’une maison médicale ?, en fait il y en existe plusieurs types.
-En premier il existe une structure complexe , lourde et contraignante dont l’intitulé est « maison de santé pluridisciplinaire », comme son nom ne l’indique pas il s’agit d’un projet public/privé faisant intervenir des praticiens libéraux qui s’engagent à accepter des contraintes administratives importantes moyennant des subventions alléchantes, c’est lourd et proche de l’usine à gaz, donc rédhibitoire.
-En deuxième, la maison médicale « simplex » est une option plus légère qui s’articule autour d’un projet immobilier dédié à l’installation de praticiens médicaux et paramédicaux dans un cadre fonctionnel sans contraintes administratives pour les praticiens, mais avec un subventionnement plus léger.
La baisse de la démographie médicale est plurifactorielle : en premier lieu le manque de praticiens du à la baisse du nombre d’étudiants autorisés à faire leurs études médicales et qui date de 1971, c’est le chef d’œuvre de V Giscard d’Estaing et de S Veil qui avaient écouté les sirènes des comptables de l’époque, aussi peu constructifs que les actuels, ceux-ci avaient posé l’axiome que pour diminuer les frais médicaux et le déficit de la sécu il suffisait de diminuer l’offre de soins en créant la pénurie de médecins. 40 ans après le déficit de la sécu est toujours là, mais les médecins sont en perte de démographie abyssale …. au grand dam des usagers.
Les autres facteurs limitant l’installation des jeunes médecins en zone rurale sont nombreux : la diminution des services publics, l’absence de lycée sur le bassin de vie, l’absence de possibilités d’emplois pour les conjoints et bien sûr un peu les tracasseries administratives et de permanence de soins autour de l’exercice libéral.
En discutant avec les étudiants que nous recevons comme internes en médecine depuis près de 10 ans, il ressort que bien que ceux-ci soient satisfaits de l’exercice médical à Lamastre nous n’avons pas enregistré de vocations d’installation, en poussant plus loin l’analyse on appréhende les divers paramètres et un parmi eux est très intéressant : un exercice « total » dans une seule installation sur toute une carrière n’est plus dans l’état d’esprit des jeunes étudiants. Ceux-ci sont plus enclins à tenter des expériences professionnelles multiples et à un certain nomadisme professionnel histoire de multiplier les expériences. Le temps des dinosaures de la médecine vivant leur carrière fusionnellement avec un territoire parait bien révolu. De plus les incitations financières et fiscales pour une installation en zone défavorisée comme la notre ne durent « que » 5 ans…
Vous l’avez compris une des solutions consiste à « offrir le gite » par le biais d’une maison médicale, ceci libère le praticien des contraintes immobilières en lui offrant un lieu de travail efficient et partagé.
Ce projet faisait partie des propositions électorales de la liste Bosc, mais pas de la liste Vallon, toujours peu enclin à l’interventionnisme économique. Et il a fallu user de tact et de persuasion pour faire admettre au sein du conseil le bien fondé d’une idée venue d’ailleurs. Un des arguments que j’ai pu développer et que « tout bien portant est un malade qui s’ignore ».
Cette réticence initiale explique le secret bien gardé des tractations qui avancent à petit pas depuis quelques mois.
Il a d’abord fallu convaincre les décideurs de l’urgence de l’interventionnisme nécessaire pour tenter d’enrayer la chute de la démographie. Nous avons des atouts: la relative proximité de la vallée du Rhône, notre Hôpital dont les services actifs ont été améliorés par le service de radio nouvellement créé et un passé récent qui a montré que quand l’enjeu en vaut la peine on peut faire abstraction d’options politiques divergentes et œuvrer ensemble pour « sauver » une situation quand celle-ci devient dramatique. La santé étant un programme consensuel.
« L’union fait la force ».
Les bases du projet de maison médicale posées il fallait s’entretenir du projet immobilier.
Comme dans le microcosme où nous évoluons tout se tient, nous avons rebondi sur la disparition des services publics de proximité, une évidence s’est imposée aux protagonistes, médicaux et paramédicaux, le seul lieu susceptible d’accueillir une maison médicale est l’ancien bâtiment EDF du quartier de Tain. Bien placé près de l’Hôpital et de son CCNP qui gère les urgences, doté d’un grand parking, l’immeuble concentre toutes les envies. Le propriétaire qui est le service satellite d’EDF dédié à la gestion immobilière a compris que son bâtiment devait évoluer vers une nouvelle destinée, c’est une évidence EDF ne reviendra pas à Lamastre. Vous aviez remarqué que quelques travaux d’entretien et d’assainissement se sont dernièrement déroulés, restera à régler le problème du pyralène dans l’ancien transformateur. Les discussions avec EDF ont été facilitées par la proximité idéologique de notre premier édile avec un ancien délégué CGT EDF qui avait eu mandat de conseiller municipal lamastrois, élu que j’avais aussi côtoyé sous le mandat Poyet ce qui a facilité les échanges, c’était le temps béni de l’Union de la Gauche.
Comme vous en jugez sur les photos le bâtiment est vaste, d’accès facile, avec des bureaux coté parking et des accès véhicule coté route, le prix de la cession dans l’état est correct (125000 €) et sera budgété au niveau de la communauté de communes, les négociateurs EDF, toujours dans le moule CGT de la lutte des classes ont imposé et obtenu quelques concessions. Certaines symboliques puisqu’ils ont choisi le nom de la maison médicale à savoir « Ambroise Croizat » le député à l’origine de la sécu, la discussion a été ardue avec les délégués municipaux peu enclins à glorifier un communiste; d’autre plus terre à terre et tendance « lutte des classes » puisqu’ils ont demandé l’accès automatique aux soins délivrés dans la maison médicale pour les ayants droit de la caisse de prestation sociale des salariés EDF GDF, et la gratuité étendue aux descendants et ascendants pendant 99 ans après le décès de l’allocataire listé. Cette demande a choqué mon état d’esprit égalitaire et républicain, mon opposition a fait diminué le temps de prestation gratuite à 50 ans, et limité à deux conjoints par ayant droit, mais sans cette acceptation le dossier n’aurait pas pu aboutir. Cette clause peut être attractive en terme d’activité.
Vous l’avez compris cette maison médicale est le fruit de nombreuses tractations et d’acceptations appelées compromis. « Paris vaut bien une messe » comme dirait Henri de Navarre.
Un autre aspect majeur de la discussion qui a permis son avancée c’est la parfaite et exemplaire coordination politique autour de cet enjeu de société. Nous avons pu chacun de notre coté actionner nos réseaux et c’est ainsi que JPV a contacté Laurent Wauquiez, Président de Région, pour obtenir un subventionnement régional par le biais de la com com; bien que la santé ne fasse pas partie des compétences régionales c’est l’aspect territorial qui a prévalu. M Wauquiez a trouvé là l’occasion de contrebalancer les effets délétères de sa politique de réduction des subventions culturelles et recoller les liens avec JPV qui est en délicatesse avec l’école de musique locale suite à ces réductions.
et de mon coté j’ai demandé à Olivier Dussopt, secrétaire d’État qui a trouvé dans ce projet un moyen d’action au service du public, celui-ci a impliqué la députée de la circonscription Michèle Victory et leur soutien est passé aussi par l’aspect territorial, le maintien de l’accès aux soins de proximité étant un facteur d’économie sur les comptes publics par désengorgement des services de la vallée du Rhône. M Dussopt a trouvé là l’occasion de rester territorialement présent.
Le point de départ du projet était une initiative des cabinets infirmiers et des médicaux locaux mais la maison médicale finalisée sera ouverte à tous les professionnels gravitant autour de la santé et du bien être , nous y trouverons tous les suffixes en peuthe, iste et bon et bonne pathe.
Le subventionnement de l’achat sera total par la région, les travaux seront pris en charge à hauteur de 350 000 € par une action sur les comptes publics, et nous avons de plus obtenu le non assujettissement à la TVA grâce à l’entregent d’un candidat de la France Insoumise qui a optimisé pour sa campagne cette procédure de simplification, les loyers perçus permettront de payer une partie des charges mobilières. L’Agence Régionale de Santé (ARS) voit d’un bon œil un projet proche de notre Hôpital local et de son service de rééducation et a promis une aide dans le cadre de Fonds Unitaire et de Coopération en Kinésiologie (FUCK).
Vous l’avez compris le montage de ce projet s’est déroulé comme dans un rêve idéaliste et progressiste « en Marche ».
La réunion de finalisation du projet le 29 février s’est conclue en Chanson avec le traditionnel « Temps des Cerises » chanté à l’unisson par les acteurs et arrosé fort à propos de Saint Joseph.
Nous aurons donc à l’horizon 2020 un établissement médical qui permettra la pérennisation de la présence de praticiens sur notre bassin de vie. La date de 2020 représente le temps nécessaire au montage financier et à la validation par la com com; ce délai correspond pile poil à l’échéance de ma fin d’exercice programmée par l’age de ma retraite.
Cette optimisation de l’attractivité se fera pour le bien de tous.
Voici le projet en avant première:
« si vis pacem, para domum salutem »
Raymond Bouit, doyen des facultés cognitives et médicales de Lamastre.
© www.lamastrefake.net.