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Ah ! La Femme !

 

Depuis quelque temps il ne se passe pas un seul jour sans qu’un projet de loi, une manifestation, une déclaration d’importance ne concerne la place des femmes dans la société. Ecran-Village, himself, vient de consacrer une semaine sur le sujet et alors que le monde entier vient de célébrer les droits internationaux de la Femme il nous semble que dans notre tout petit coin de territoire, à Lamastre, il y a  comme qui dirait des progrès à faire…

Ah ! les femmes, les femmes, les femmes, mais où sont-elles donc sur les plaques du nom de nos rues ? Nulle part. On a du Auguste, du Henri, du Jules, du Prosper, de l’Olivier, du Raoul, on en passe et des meilleurs : que des hommes qui se partagent l’honneur d’avoir leur plaque. Pas la moindre trace de l’existence d’une  dame qui  aurait mérité d’avoir son nom apposé sur un mur. Seule, la rue des lavandières peut laisser supposer qu’un jour des femmes vécurent ici et méritent qu’on pense à elles. Pour se souvenir qu’elles passaient par là pour aller laver leur linge au lavoir municipal, une petite rue de rien du tout à l’image de la modestie de leurs vies faites de labeur et d’abnégation.

Parmi la trentaine de rues et avenues lamastroises, mise à part cette rue des Lavandières, aucun nom de baptême n’a de rapport avec une quelconque allusion à la féminité. La rue des fauvettes aurait pu nous tromper mais, après des recherches poussées, on  peut certifier que ce sont d’animaux et non pas de personnes humaines dont il s’agit.

La différence de considération entre les hommes et les femmes est une chose lamentable mais celle entre les femmes entre elles en est une autre, tout aussi insupportable. Il y a des injustices qui interpellent. Par exemple : pendant que Simone Veil et Marie Curie dorment au Panthéon, Nénette Canonge roupille dans un oubli de plus en plus profond. Pour les moins de 80 ans on rappellera que « La Nénette », en sa qualité de sage-femme, œuvra à la naissance de milliers de bébés du terroir, tous plus beaux, plus réussis, plus intelligents les uns que les autres. Connue pendant des décennies pour ses qualités  professionnelles et humaines, résistante au grand cœur pendant l’Occupation, voilà une femme d’ici qui mériterait sans aucun doute une plaquounette. Et en réfléchissant un tout petit peu, sans doute pourrait-on trouver d’autres  autochtones de sexe féminin susceptibles de porter le nom d’une rue, voire d’une avenue (le top). Bien sûr on n’a rien contre des femmes de notoriété nationale voire mondiale qui ne feraient de re hausser le côté internationaliste de notre village ouvert sur le monde (ceci, pour rigoler, un peu) mais risque de se poser le souci de la place disponible.

Bien sûr, on n’est pas idiot (enfin, on espère), on voit bien le problème : Quelle rue débaptiser ? Qui donc descendre du mur pour faire la place à une nouvelle arrivée ? Comment justifier le déclassement de tel ou tel personnage masculin important alors qu’il n’a pas démérité ? Comment ne pas blesser l’amour propre de ses descendants (ceux de la famille de celui qu’on descend) ? On ne peut guère imaginer d’apposer deux plaques pour une même rue…

assemblée d'anciens de la Résistance à Lamastre

assemblée d’anciens de la Résistance à Lamastre, Nénette Canonge au centre

 

Reste une solution : construire, construire, construire et donc faire croître le nombre de rues et ainsi multiplier les possibilités de baptêmes célébrant l’importance de la gent féminine trop maltraitée jusqu’à ce jour. C’est une idée qu’on est déjà deux à partager ( le propriétaire de ce site et l’auteur de cet articulet) … fera-t-elle pschitt ? C’est notre angoisse.

Nénette Canonge et sœur Marie Rémie,

Nénette Canonge et sœur Marie Rémie, ( sœur hospitalière à Lamastre, impliquée dans la Résistance)

 

Bernard Montérémal.

(crédit photo R B )

 

 

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