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Les nouvelles concernant l’hôpital de Moze et ses conséquences sur les établissements publics voisins Le Cheylard et Lamastre relatée par les médias ne pouvaient laisser indifférent.Les ennuis de St Agrève déclenchant des retombées collatérales.

La réunion organisée par le comité de défense de l’hôpital de St Agrève ce mercredi 4 décembre a attiré de nombreuses personnes, la salle Fernand Roux était pleine, le public était majoritairement originaire du bassin de population du plateau Vivarais Lignon, mais on comptait aussi des Lamastrois et Cheylarois.

salle réunion 2 hopitaux lamastre st agreve

Le président de l’association et médecin Pierre Metzdorff a mené la réunion en commençant par dresser le bilan de l’hôpital de Moze; en parlant en particulier des difficultés qui entrainent la situation actuelle. Il y a un  problème  financier avec un déficit chronique d’exploitation annuel de 300 000 € récurrent depuis plusieurs années et un problème de mise aux normes architecturales du bâtiment qui nécessiterait de gros travaux de l’ordre de 15 à 20 millions d’€uros, sans financement. Le mariage prévu entre l’hôpital de Moze et le centre de genêts au Chambon n’a pas été validé par les tutelles respectives des deux régions sanitaires Auvergne et Rhône Alpes. Ce mariage aurait permis d’atteindre une taille plus proche du seuil critique des trente lits. L’établissement de st Agrève est donc dans une impasse totale et l’ARS de Lyon, maitresse du jeu a décidé de proposer une entente entre établissements de proximité ardéchois pour tenter de trouver une solution.

A la table des intervenants se trouvait Mr Maurice Weiss maire et vice président du conseil général qui a recadré le débat sur les erreurs de la gouvernance hospitalière de l’établissement privé de  st Agrève et les enjeux de territoire. Mr Chantre conseiller général de St Martin a insisté sur le maintien des services de proximité garants de l’attrait des secteurs.

réunion lits SSR st agrève lamastre le cheylard metzdorff weiss chantre 1

Les enjeux sont ainsi énormes et multiples.

Les intérêts particuliers des 3 établissements n’entrent pas dans la réflexion de l’ARS qui raisonne en termes d’efficience et de rationalisation  des soins sanitaires au niveau départemental Drôme-Ardèche  et régional.

On peut raisonner de deux façons :

-Celle de l’ARS qui demande au travers des agréments des moyens en  personnel et en matériel  importants entrainant l’évolution vers la création de « gros » services de soins , la taille garantissant la viabilité. Des services de 60 lits seraient  impensables sur chaque établissement, des  services de 30 lits par établissements entraineraient aussi une augmentation de   l’offre sur les différents secteurs, cette offre serait surdimensionnée  par rapport aux besoins du territoire.

 

-Celle privilégiant  la territorialité qui veut que chaque citoyen ait un accès aux soins  sanitaires proche de son domicile. Le maintien des services  sanitaires de SSR   permettant aussi de maintenir les services de médecine. La disparition du SSR    précipiterait donc obligatoirement la perte de la médecine de premier recours  pour nos  zones éloignées des centres hospitaliers, la perte de qualité de soins, la perte   d’emplois qualifiés, et la perte d’attractabilité pour les territoires concernés. Le président de la République a lui-même évoqué en son temps la nécessité de soins hospitaliers de premiers recours à moins d’une heure. En cas de disparition de ces services de soins nos hôpitaux deviendraient de simples  Maisons de retraite.

Les personnes présentes à la réunion, impliquées dans les milieux associatifs et acteurs de la santé des territoires concernés  étaient tous partisans d’une offre de soins répartie et accessible par les populations et adhèrent donc à cette option territoriale. Je suis intervenu dans ce sens en mettant en avant la possibilité et la  nécessité de mutualisation des moyens humains : kinésithérapeute, psychomotricien, ergothérapeute, laboratoire d’analyse, médecin rééducateur et gériatre afin de présenter une offre de soins complète et adaptée.

Pour cela il faudra que les établissements impliqués dans ce processus évolutif, auquel la tutelle vient d’inclure en dernière minute St Félicien, se concertent et travaillent ensemble sur le terrain.

C’est cette mutualisation des moyens qui est la condition nécessaire pour la survie des services de proximité.

Une réunion à l’ARS Privas est programmée le vendredi 13 décembre à 15 heures avec : directeurs d’établissements, présidents de conseils de surveillances et d’administration et représentants des médecins. C’est à l’issue de cette réunion que va se décider l’orientation de la feuille de route du secteur sanitaire SSR/médecine sur notre territoire. Après cette réunion il faudra que les projets médicaux des établissements adhérents au processus soient viables , crédibles et répondant aux besoins en terme de soins de proximité.

Des actions sont d’ores et déjà programmées, le comité de défense de l’Hôpital de Moze veut les relancer, il en a l’habitude depuis plus de 15 ans. Mais il faut élargir la réflexion et faire action commune au niveau des 4 territoires avec une participation active des usagers concernés. Il serait illusoire de se défendre en suivant une politique du chacun  pour soi, aucun établissement n’a la capacité d’absorber les 3 autres, et même si un des établissements devenait « le centre du monde SSR Vivarais Lignon Boutières » les populations des différents bassins de vie ne pourraient pas raisonnablement adhérer et subir ces flux de parcours de santé. Si une politique du « chacun pour soi » se dessinait, elle se transformerait rapidement en politique du «à qui le tour» : fermeture effective de Vernoux en 2012, annoncée de St Agrève en 2013 puis de quels établissements pour 2014 et 2015 ?

L’adage à garder en tête étant « la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût », la crise financière sans croissance que nous connaissons ne permet pas une dépense sans efficience. La valeur du normatif obligatoire pour toute action sanitaire  ne permet pas d’y déroger.

Cette première réunion a permis d’appréhender les inquiétudes des populations, elle a permis de connaitre les points de vues de chacun, ces vues  vont toutes dans le bon sens : celui de la sécurité sanitaire des usagers, c’est là l’essentiel à préserver.

Le comité d’action de st Agrève et le comité CGT Santé Ardèche invitent les usagers et les acteurs à se réunir devant les locaux de l’ARS à l’occasion de la réunion inter établissements pour manifester l’attachement des populations aux établissements sanitaires de proximité et de premier recours, on espère le soutien d’autres associations locales.

L’union et la concertation feront  la force des projets. Il faut impérativement œuvrer pour sauver l’accès aux soins de proximité.

Rendez-vous pour un compte rendu après le 13 décembre.

Raymond Bouit

 

Une réponse à to “Hôpital St Agrève et implications collatérales.”

  • Nous serons à Privas vendredi 13 pour 15h. Nous avons 3 places de libres.
    Nous donnons rendez-vous à 13h30 devant le Centre Culturel pour co-voiturer.
    Soyons nombreux, cette première rencontre avec l’ARS sera déterminante.
    La population / usager se doit d’accompagner / d’appuyer la délégation qui sera reçue par l’ARS pour sauver l’accès aux soins de proximité.

    Comme le dit très bien R. Bouit  » faire action commune au niveau des 4 territoires avec une participation active des usagers concernés. Il serait illusoire de se défendre en suivant une politique du chacun pour soi, aucun établissement n’a la capacité d’absorber les 3 autre. Si une politique du « chacun pour soi » se dessinait, elle se transformerait rapidement en politique du «à qui le tour» : fermeture effective de Vernoux en 2012, annoncée de St Agrève en 2013 puis de quels établissements pour 2014 et 2015 ?

    Cheynel Ginette – Frédéric Delépine

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