Lamastre.net

Notre cité favorite a toujours vécu dans un tourbillon de débat démocratique, d’échanges d’idées, de confrontations sociologiques, d’échanges culturel, cultuel et politique. La  dernière décennie a vu disparaitre des hauts lieux d’expressions philosophiques de comptoir  tel que le Zig Zag et le PMU en grande partie malheureusement  supplantés par internet et son diabolique Facebook, lieu de toutes les dérives de désinformation.

Les expressions démocratiques actuelles ont fort heureusement été relancées par notre Président un peu « Zorroastrien » mais républicainement élu et  sont représentées par les processions du mardi qui  mobilisent les croyants d’un  monde différent, mais sans vrai débat contradictoire, mais ne mélanchons pas tout.

Une fidèle lectrice, qui  toutefois « en a », a  tenu à relater des faits avérés , je vous  livre son récit plein d’espérance.

Le mur des réclamations.

 

La rumeur populaire raconte que tout serait parti d’une émission de télévision, un certain soir d’avril 2022.

« Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! », voilà comment se serait exclamé devant sa télé un élu de notre communauté de communes, et  non  pas du Peuple Élu, en regardant un documentaire sur Jérusalem. Dans le reportage consacré au mur des lamentations, on voyait des Juifs venir se lamenter avant de glisser leurs bouts de papier entre les pierres.

Il était dit aussi que, deux fois par an, ces bouts de papier sont dénichés pour faire de la place à d’autres car là-bas, la demande est grande de faire des vœux.

 

 

 

Se levant d’un bond de son fauteuil, voilà donc notre élu, avec une illumination fulgurante : proposer aux habitants du coin un lieu où ils pourraient exposer leurs vœux et leurs réclamations. Son argumentation est simple : si nos communes ne comptent guère de Juifs, en revanche ce ne sont pas les râleurs, chouineurs et autres emm…qui manquent. Un mur des réclamations pourrait calmer tout ce beau monde en lui offrant un exutoire, un moyen de s’exprimer librement.

Notre homme en parle autour de lui et peu à peu le projet trace son chemin jusqu’à sa réalisation Et voilà comment un archi beau mur est depuis peu dressé à Nozières, commune qui est un des hauts lieux géographiques du coin à défaut d’en être un du Judaïsme. Entre 471m et 1061m d’altitude ce n’est déjà pas si mal. Inutile de préciser que les Noziérois vont se réjouir de l’endroit choisi, les fréquentations futures allant inévitablement booster le commerce local. Des millions de visiteurs chaque année là-bas, peut-être bientôt des milliers, un jour, chez nous ?

 

Le mur vierge encore de toute réclamation.

 

 

On remarquera que, contrairement aux fentes entre les pierres du mur de Jérusalem, celles de « notre » mur sont par endroits beaucoup plus larges. Les possibilités de glisser des papiers volumineux se trouvent donc facilitées. C’est bien pensé car certains d’entre nous ne manquent pas de toutes sortes de vœux et de récriminations à faire, les listes à écrire sont longues.

Il est prévu que, comme à Jérusalem, le nettoyage se fera deux fois par an. Mais, légère nuance, tandis que là-bas, les papiers sont mis dans des sacs puis enterrés, ici ils seront soigneusement récupérés pour être lus et épluchés par les membres de la CEMR (La Commission de l’épluchage non pas de patates mais de messages muraux.)

Deux conseils importants (bonus pour nos lecteurs) si vous voulez que vos vœux aient une chance d’être pris en compte :

1.Efforcez-vous d’écrire bien lisiblement. Il est facile de comprendre que nos élus ont autre chose à faire que de passer des heures à essayer de déchiffrer des textes griffonnés.

2. On apprend que les fautes d’orthographe seront tolérées mais essayez de les éviter autant que possible. Histoire de ne pas trop insupporter les membres de la commission.

Et maintenant à nous de jouer car si l’expression courante dit que c’est au pied du mur qu’on voit le maçon, et dans ce cas on peut espérer quelques francs maçons, rien ne nous empêche d’y être, nous aussi.

Bertille de Montalon.