La digue de Lamastre, qui l’eut cru ?
Une réunion préparatoire à une expo de l’été s’est tenue ce vendredi 5 mai.
La municipalité se propose d’exposer cet été des souvenirs de la crue centennale du Doux qui a marqué les mémoires le 3 aout 1963.
Quelques témoins de l’évènement étaient présents et les lignes de recherche de souvenirs ont été lancées afin d’enrichir l’expo qui va se tenir du 20 juin au 19 aout.
J’ai personnellement écrit en début 2000 des articles sur ce sujet avec des photos confiées à l’époque par des lamastrois, articles et iconographies qui seront intégrés à l’expo.
. la crue de 1963 : http://www.lamastre.net/histoire/crue1963/crue63.htm
. la crue de 1870 : http://www.lamastre.net/histoire/crue1963/crue1890.htm
Mais il y a aussi l’article posté le 1 avril de cette année qui posait les bases d’une évolution réglementaire dont vont faire les frais les habitants de la plaine,
l’article un brin satirique a été conforté dès le 3 avril par une réunion du conseil municipal, relatée dans le DL du 6, où l’on apprenait que le PPRI (Plan de ¨Prévention des Risques d’Inondation) « effaçait » la digue et rendait tous les 15 hectares de la plaine inondables donc inconstructibles !!! Les proprios vont se réjouir.
Nos gestionnaires au lieu de chercher une parade pour consolider la digue ont préféré refuser le combat et déplacer la caserne des pompiers.
C’est dommage car l’excellent fascicule écrit par Frédéric Nodin en 1900 donnait toutes les caractéristiques techniques de réalisation de la digue de 1862.
Frédéric Nodin était le Directeur et l’âme du Syndicat de propriétaires de la plaine et à ce titre a œuvré toute sa vie pour consolider et édifier les digues successives qui ont permis le développement économique de la ville. L’opuscule dont Alain Gallet , arrière petit fils de Frédéric Nodin, a permis la publication, retrace l’historique des édifications au 19 ieme siècle de plusieurs digues.
Fréderic Nodin a eu à la fin du 19 ième siècle l’idée géniale de proposer au Chemin de Fer du Vivarais de traverser Lamastre en direction du Cheylard , non pas en traversant la Plaine comme initialement pensé mais en s’appuyant contre la digue existante, en la doublant de largeur, avec un enrochement et un mur maçonné et cimenté tel que nous le connaissons, au « détail » près de l’agrandissement du passage pour accéder à l’esplanade du pont de Tain réalisé dans les années 1990.
La stèle commémorative, mal conservée et difficile à décrypter près du pont de Tain:
Son esprit vif et créatif a aussi autorisé la construction de maisons venant s’adosser à la digue avec comblement de l’espace existant afin d’étayer les 2 digues par l’arrière.
Donc en résumé : en premier la digue construite par le syndicat de défense, puis en avant la digue établie par le CFD et pour finir en arrière les constructions de bâtiments qui bloquent une éventuelle poussée. Et ça a tenu en 1963, CQFD.
La ligne de construction derrière la digue comporte des ruptures, justement au niveau du projet initial d’extension de la caserne des Pompiers, cette extension serait allée dans le sens du renforcement postérieur de la digue, à l’endroit où le manque est le plus flagrant.
Les experts du PPRI de 2022 n’ont pas suivi les avis des experts du 19 ième siècle. Il est vrai que les normes ont du changer en 120 ans …C’est dommage pour les Nodin chef de Chantier, Bouvier ingénieur, Chenet Conducteur de travaux et les intervenants politiques et élus Goyard, Marc Sauzet, Seignobos, Boissy d’Anglas …..et j’en oublie tant la complexité du dossier à l’époque et sa durée avaient mobilisé les énergies. Il est vrai qu’en 2023 l’ouverture du parapluie est une attitude courante, d’autant que l’on réfléchit ici en terme d’évènement climatique.
La caserne se déplacera donc au niveau des abattoirs, dont on avait évoqué il y a peu une évolution vers une zone artisanale.
Il faudra quand même continuer à réfléchir à l’avenir de la plaine, que l’on ne peut laisser sous la menace du Doux.
Il y a dans ce quartier de Lamastre beaucoup de monde, des activités municipales et le plus gros créateur de richesse industrielle de Lamastre.
La solution parait simple : continuer l’œuvre du syndicat de défense des années 1900 et pourquoi pas étayer par l’arrière les zones non bâties de la digue, et sécuriser le passage pour l’esplanade du pont de Tain; un énorme chantier qui ferait du bien à tous points de vue à la cité.
Le lit du Doux le 4 aout 1963, après la crue
Et une vue d’une crue de septembre, où l’on voit le Doux occuper son lit
R B , porte parole des Ya ka.