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Pour fixer le problème , voici l’article du Dauphiné Libéré:

hopital st agreve article dauphiné libere 23 nov 2013 date

 

Cet article du Dauphiné Libéré en date du 23 novembre est plus que surprenant ; nous connaissions par les discussions entre confrères les difficultés de l’Hôpital de Moze qui depuis des décennies est sur la sellette avec des médiatisations importantes et des interventions  politiques régulières.

Mais apprendre par le journal du samedi 23  que les difficultés de l’Hôpital privé de St Agrève allaient retomber sur les deux établissements publics de Lamastre et du Cheylard ne peuvent laisser indifférents.

Un petit état des lieux s’impose :

*l’hôpital de St Agrève est un établissement privé participant au service public , c’est grâce à ce statut  privé qu’il a longtemps pu échapper aux couperets successifs des cartes sanitaires en gardant  chirurgie , maternité et radiologie, pour mémoire Lamastre sous tutelle publique avait perdu la chirurgie en 1960, la maternité en 1982 et ses radiologues autour de 1970.

Il dispose d’un service de 20 lits « actifs » où sont confondus 8 lits de médecine et 12 de SSR (service de soins de suite = convalescence). Ce service fonctionne avec des praticiens hospitaliers (3) salariés de l’établissement.

*l’hôpital du Cheylard est un centre hospitalier public, ex hôpital local disposant de 20 lits de médecine et 15 lits de SSR ; le fonctionnement repose sur les généralistes  libéraux du bassin de population du Cheylard, St Martin, Mariac.

* l’hôpital de Lamastre est un centre hospitalier public, ex hôpital local disposant au niveau sanitaire de 12 lits de médecine et 27 lits de SSR; le fonctionnement repose sur les généralistes libéraux du bassin de population de Lamastre, avec une permanence de soins commune avec  Vernoux & Colombier le Jeune. Une partie de la gestion médicale du SSR est confiée à un un médecin salarié à mi-temps qui ne participe pas à la permanence de soins.

Nous sommes actuellement à l’hôpital de Lamastre en cours de réflexion sur le projet médical des 4 prochaines années ; le directeur nous ayant informé en septembre 2013 que la taille critique d’un service de SSR était pour les tutelles de 30 lits. Qu’entend-t- on par notion de taille critique ? Il s’agit en fait du nombre de patients nécessaires pour être efficient  compte tenu des normes d’agrément  en personnel et matériel requis pour un service de rééducation convalescence : kiné, ergothérapeute, psychomotricien, assistante sociale et salle de rééducation équipée. Le directeur de Lamastre nous donne donc comme feuille de route en septembre 30 lits et le D L parle en novembre de 60 lits, surprenant.

Pour mémoire l’Hôpital de Vernoux qui avait 6 lits de SSR les a perdus le 31 décembre 2012 sans que l’Hôpital de Lamastre, malgré les propositions des praticiens de Lamastre et de Vernoux, ne puisse obtenir une coopération inter établissements, ce qui aurait permis de passer le seuil critique de 27+ 6 lits.  Les lits de Vernoux sont « partis » à Privas. Depuis  Vernoux est devenu un établissement médico social où l’accueil sanitaire urgent est impossible : les personnes âgées ne peuvent y être admises que dans le cadre de la maison de retraite après dépôt de dossier administratif, sans présence infirmière la nuit ce qui pose le problème même pour l’accueil en EHPAD pour des situations difficiles qui peuvent être au long cours (fin de vie , maladie dégénératives avec un retentissement aigu temporaire, ….)

 

 

Que penser de cette annonce par voie de presse d’une évolution possible de la carte sanitaire par communauté d’établissement entre Lamastre St Agrève et le Cheylard ?

A l’heure du mariage pour tous il va falloir marier un établissement privé avec deux établissements publics , sachant que dans la corbeille il y a des médecins salariés pour l’établissement  privé et des médecins libéraux participant à la permanence de soins pour les deux établissements publics , de quoi y perdre un peu son latin.

Le mariage entre le Chambon et St Agrève ayant été annulé car les deux établissements  ne font pas partie de la même région sanitaire,  on ne se marie pas entre territoires étrangers ! (Région Rhône –Alpes et Région Auvergne)

Il n’y a pas de fumée sans feu et si le DL lance cette idée de mutualisation des moyens c’est obligatoirement que « quelqu’un » en a parlé ; mais qui : la tutelle ARS ?, la direction de St Agrève pour sauver son établissement ?, les politiques ?

En tant qu’acteur de terrain impliqué je n’en sais rien, j’ai discuté avec un collègue du Cheylard qui a lui aussi appris cette « idée » par voie de presse, les généralistes de st Agrève ne sont pas impliqués dans le fonctionnement du service de  Médecine SSR. Du point de vue institutionnel local la direction lamastroise n’a transmis aucune information en commission médicale, ni en conseil de surveillance, le directoire n’a jamais été réuni en 2013. Et ce manque d’information est dramatique, on a l’impression d’être balloté comme dans un bateau ivre sans fil conducteur de gouvernance.

Si on parle chiffre : nombre de lits SSR on trouve 27+15 soit 42  mais les lits de St Agrève ne sont complètement déterminés entre SSR et médecine sur les 20 lits du service actif,  on estime à 12 lits, ce qui fait 54 pour le total. Ce chiffre est correct pour une mutualisation de moyens entre les trois établissements selon les critères de septembre à Lamastre, mais pas selon les critères du DL de novembre, alors qui croire ?

Je fais donc cet article pour interpeller les acteurs de la gestion de l’établissement lamastrois : direction, conseil de surveillance, agents par le biais de leurs représentants syndicaux, et populations desservies, c’est-à-dire vous.

Les enjeux sont énormes car les services dits actifs dans les établissements sont  l’âme du soin, les services de médecine et de SSR nécessitent du personnel  infirmier 24H/24 et si le SSR disparaissait les lits de médecine ne seront pas assez nombreux pour fonctionner en personnel et disparaitront aussi.

La disparition des ces lits actifs entraînerait  rapidement la perte d’emplois infirmiers , la perte de la permanence médicale de soins et l’émergence de la  notion très administrative de pourcentage de « perte de chance » pour une population donnée sur un territoire et un horaire définis, c’est très administratif mais ça correspond trivialement au fait que l’on peut  crever tranquille dans un « schéma optimisé ». De la vraie économie de santé en quelque sorte.

Pour faire passer la pilule c’est très simple, on peut  transformer les lits actifs perdus en lits pour personnes âgées dépendantes  (EHPAD), et le tour est joué les emplois infirmiers se transforment en emplois d’aide soignants. Les lits d’EHPAD ne sont  plus financés par l’ARS, mais passent au secteur médico-social et dans le cas particulier de Lamastre une augmentation de capacité en  lits de l’EHPAD financerait les travaux  en cours…..(le lien de l’ article prémonitoire de septembre qui évoquait cette entourloupe financière  http://www.lamastre.net/2013/09/25/travaux-ehpad-premier-niveau/ )

Cette évolution du schéma sanitaire du Vivarais et des Boutières est donc un enjeu territorial majeur. La mutualisation de moyens entre  établissements a déjà  fonctionné avec psychomotricien et kiné en commun avec Le Cheylard, préparateur en pharmacie avec Vernoux, échographiste libéral à cabinets multiples, médecin de réadaptation fonctionnelle consultant à Lamastre et au Cheylard,  sage femme pour la préparation à l’accouchement. Ce n’est donc pas cette mutualisation qui pose problème.

Ce qui peut poser problème ce serait la disparition des lits de SSR et par conséquence de médecine pour les populations desservies par les établissements de proximité actuellement sur la sellette. Il s’agit de  la défense d’un service de proximité indispensable territorialement.

En résumé et en conclusions :

Mutualisation des moyens : OUI,

Regroupement administratifs d’établissement sur sites multiples: OUI,

Disparition de l’entité SSR dans nos établissements: NON.

Il faut sauver les services de soins actifs de nos hôpitaux de proximité respectifs.

C’est une problématique et un débat qui tombent à point nommé en cette période pré-électorale.

Raymond Bouit.

 

4 réponses à to “Hôpitaux Lamastre Le Cheylard et St Agrève.”

  • Raymond dit :

    Le syndicat CGT de l’Hôpital de St Agrève a édité ce tract:

    L’avenir de notre hôpital est extrêmement préoccupant. En effet, la réunion qui a eu lieu le jeudi 24 octobre dernier, à l’ARS Rhône-Alpes à Lyon laisse planer des jours sombres pour notre établissement.
    La délégation de l’hôpital n’a pas convaincu les deux directeurs des ARS Rhône-Alpes et Auvergne. Pire, l’ARS a balayé d’un revers de main, le projet médical et met à néant quatre années de travail. C’est le scénario-catastrophe pour Moze. La pression exercée par l’ARS est intense, puisque dès son arrivée, notre directeur (M. LEDIEU) « ancien maintenant », devrait-on dire, est purement et simplement congédié par les autorités qui ne reconnaissent comme seul interlocuteur M. VOLLORY, fraichement arrivé 10 jours plus tôt en qualité de directeur adjoint et qui se retrouve du jour au lendemain, aux manettes de l’établissement. Que doit-on en penser ?
    Nous apprenons également, l’attribution des 24 lits de SSR des genets, à l’hôpital d’Yssingeaux. Cela, nous ferme davantage la viabilité de développer une unité de SSR avec des patients en provenance du CHU de ST Etienne. Doit-on en conclure que l’ARS ferme tout simplement le robinet !
    Mais le plus inquiétant, c’est la réorganisation de la filière SSR en Ardèche pour le premier semestre 2014, avec des fusions et des fermetures de lits pour certains établissements. On note pour la Haute-Loire, une réorganisation courant 2013, qui passe par la suppression de 5 unités de SSR sur 12. Il va en rester 7. Qu’en sera-t-il pour notre département !
    L’ARS annonce la couleur puisqu’elle va, jusqu’à préciser qu’il y a 3 établissements à 20 kilomètres de distance (Lamastre, Le Cheylard) et qu’il n’en restera que 1 sur les 3. Face à cette politique désastreuse de la casse du service public, il est clair que notre hôpital (SSR et médecine) est sérieusement menacé. La fermeture de ces services serait une catastrophe sur le plan sanitaire et économique. Pour le service public de proximité mais aussi pour nos emplois ! Notre direction et les directions des établissements voisins doivent rencontrer prochainement Mme PALLIES-MARECHAL, Déléguée territoriale de l’ARS. Que peut-on attendre de cette rencontre ? Nous n’acceptons pas que les pouvoirs publics, y compris les politiques se défaussent de leurs engagements et de leurs responsabilités. Il y a deux ans, des engagements ont été pris par l’ARS Auvergne, pour le transfert des lits SSR des Genets vers Moze. Promesse non tenue. Pourtant, le projet était viable !!! Nous refusons cette mise en concurrence avec les établissements voisins. Chaque établissement doit garder ses lits et services existants.
    Nos hôpitaux répondent aux besoins vitaux de santé et contribuent aux impératifs d’aménagements nécessaires à la cohérence de notre territoire. Nous refusons les FUSIONS et LES RESTRUCTURATIONS de ces structures hospitalières, car cela serait catastrophique pour la sécurité sanitaire d’une importante population rurale très isolée, territoire marqué par les difficultés d’accès aux soins, par des inégalités très fortes en matière de santé et un vieillissement de la population.
    Nous demandons sciemment et exigeons :
     Le maintien des conditions actuelles d’accueil et d’hospitalisation, en lits et en personnels, avec tous les services existants;
     Le développement par l’augmentation d’un nombre de lits suffisants pour la partie sanitaire afin de pérenniser l’activité et son financement;
     Un engagement clair des collectivités locales, des élus, des représentants de l’Etat et de l’Agence Régionale de la Santé dans le but que l’hôpital de Moze soit reconstruit, afin de répondre à nos attentes et aux besoins d’une santé de proximité. Il n’est que temps que le gouvernement, la ministre, l’ARS, les politiques mais aussi les administrateurs de l’association de Moze prennent pleinement leurs responsabilités et ne cautionnent pas la volonté de la casse de notre hôpital.
    Pendant plus de quatre ans, on nous a bien amusés ! Seule la mobilisation et la détermination de chacun d’entre nous, peuvent inverser cette tendance. Nous devons nous faire entendre. C’est la raison pour laquelle, votre syndicat et vos élus du personnel ont décidé de ne pas rester passif, de ne pas rester spectateurs mais de réagir !

    SYNDICAT CGT DE L’HÔPITAL DE MOZE
    B.P.4 07320 SAINT-AGREVE
    Tél. : 06.74.47.66.40
    E-MAIL : cgtmoze@aim.com

  • admin dit :

    Un lecteur assidu du site a envoyé par courriel ce commentaire qui mérite d’être publié histoire d’en susciter d’autres:

    « Difficile de tout saisir de cette triste affaire, en sachant que tout regroupement fait des malheureux, des mécontents, des perdants.
    Il est sur que mixer de l’établissement privé+personnel public avec ses deux contraires, cela ressemble un peu au mariage de la carpe et du lapin.
    Quant à la stratégie employée, passage par le DL pour un effet d’annonce, c’est un moyen couramment employé pour diviser, faire peur et désorienter les bonnes volontés.
    Sachant que l’objectif premier de l’état par le biais de l’ A.R.S. est de faire des économies, on peut penser que la logique de soins passera au second plan.
    Ce qui, par voie de conséquence, ne présage rien de bon pour le bassin, et médical et d’emploi, des professionnels de santé. Sans être un oiseau de mauvais augure, je pense que vous ne vous dirigez pas vers un avenir radieux, les yeux rivés sur la ligne bleue d’un monde de biens portants.
    Il ne me reste, cher médecin qu’à te souhaiter bon courage et plonger, le cœur vaillant dans cette joyeuse pétaudière.
    Signé: Un patient anonyme;

    P.S suggestion qui n’engage que moi:
    Peut-être pourriez- vous envisager de transformer les trois hôpitaux en site d’exploitation de graviers et autres sables pour agréger en un maillage harmonieux les carrières qui nous font si cruellement défaut?
    Signé: un patient plein d’idées.

    Mon problème, c’est que je ne sais pas comment marchent les réseaux sociaux, quelle qu’en soit la nature.
    Ainsi, je peux répondre individuellement, mais pas autrement; je suis un handicapé du moteur de recherche, donc, je serai content d’avoir un hôpital de proximité pour m’accueillir quand ce mal s’aggravera.
    Quant à mes commentaires, tu peux les utiliser si cela te chante.
    Il est vrai que les chats et la carrière sont prioritaires, je suis comme toi, un peu pantois, surtout quand on connaît l’histoire des hôpitaux en Ardèche. Le train, non, l’hôpital de proxi, oui. Vivre et mourir au pays. Sacrés ardèchois!!!

    Pour finir, j’ai une solution pour tout résoudre: le personnel soignant passe soit le permis poids lourd pour conduire les camions de Roffat, soit une spécialisation en euthanasie féline pour tous nos ennemis à 2 ou 4 pattes qui traînent dans notre charmante bourgade. »

  • A.M.I 2 des dit :

    si vous vous sentez concernés signez la pétition …

    http://www.petitions24.net/sauvons_lhopital_de_moze

  • Jacques Deloche dit :

    Question de Candide : cela ne veut-il pas dire entre les lignes, qu’à court terme, les lits d’hospitalisation de Lamastre risquent de se transformer en lits d’EPAHD, en déplaçant la charge budgétaire?… façon détournée d’en financer la deuxième tranche à la gloire de notre Edile ?…. avec pour corollaire, en cas de problème de santé dont personne n’est à l’abri, une obligation d’hospitalisation à Valence ou ailleurs, mais plus à Lamastre… ?? Dans ce cas, cela ne reviendrait-il pas à se tirer une balle dans le pied, et, que de Candide de Voltaire (bonjour Coronavirus), n’en deviendrai-je pas à terme Dindon de la Farce ???
    Un éclairage de la position officielle, et de tout autre prétendant, m’obligerait ….et obligerait aussi les malades potentiels que nous sommes tous ….

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