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Communiqué de l’association SILICE (Sauvegarder les Intérêts des Lamastrois et
les Informer sur la Carrière et son Environnement – Association Loi 1901 n°
0073007203 – BP 40 07270 LAMASTRE)

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Lamastre, le 06/05/2014
L’association SILICE a tenu une assemblée générale jeudi 24 avril. La réunion a
permis de faire le point sur les évènements.
A l’automne 2013, une enquête publique a été organisée sur le nouveau projet de
carrière Roffat. Malgré la possibilité de s’exprimer de façon confidentielle, un seul
commerçant, un seul artisan du BTP installés à Lamastre, sont venus apporter leur
soutien au projet ainsi que quelques anonymes et une trentaine de particuliers ou
d’entreprises extérieurs à la ville. 140 personnes sont venues déclarer leur
opposition. 5 communes sur 8 ont émis un avis défavorable : Désaignes, Le Crestet,
Nozières, St Barthélémy-Grozon et Saint Basile. Gilhoc n’a pas délibéré. Seules
Lamastre et Empurany se sont prononcées pour. Contrairement à ce qui est
prétendu, la carrière ne fait pas recette !
A l’issue, Mme BRIAND LE GUILLOU, commissaire enquêteur, a pourtant émis un avis
favorable. La commission des carrières va se réunir le 15 mai à Privas. M. le maire
de Lamastre y assistera avec voie délibérative. M. le Préfet, qui ne fait
qu’appliquer la réglementation, pourrait autoriser le redémarrage dans les
semaines à venir. Sans réaction, la carrière « se fera » donc bel et bien.
Nous avons rencontré Yves LECOQ.
Il nous a fait part de son projet d’installer une infrastructure touristique
« chambres et tables d’hôtes » dans son château de Maisonseule dès ce mois de
mai. Il est extrêmement préoccupé par les conséquences de ce projet sur les
paysages et sur l’économie locale. Il se dit choqué par une telle nuisance pour 2-3
emplois seulement qui vont en détruire beaucoup plus. Il soutient SILICE sans
réserve.
Voici quelques éléments d’information qui vous permettront de juger l’impact du
projet. Les données officielles (près de 1000 pages que nous avons étudiées depuis
juillet 2013) sont consultables sur le site Internet de la préfecture (taper préfecture
de l’Ardèche, politiques publiques, puis en bas de page choisir « ICPE »). Bon courage
et bonne lecture.

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1. Extraits de la délibération du conseil municipal de Lamastre le 06/03/2003 :
C’est à cause de cette délibération que le projet de carrière Roffat a pu démarrer.
« …Les avantages que pourrait tirer la commune de Lamastre sur cette activité sont
les suivants : création de deux emplois dès la première année d’exploitation, un
revenu supplémentaire par le biais de la taxe professionnelle, un prix de granulats à la
baisse du fait de la diminution des coûts de transport, la reprise d’une activité de
maçonnerie-rénovation existante (l’entreprise Charles SINZ et fils) avec conservation
des effectifs, la possibilité de création d’une plate-forme de collecte et de valorisation
de déchets inertes sur la commune. »
Les inconvénients liés à ce projet sont les suivants : le bruit dû à l’activité des engins,
au fonctionnement du groupe mobile de concassage et aux tirs de mines, les
vibrations occasionnées par les tirs de mines, les poussières, l’impact visuel depuis la
colline qui se situe en face dans la vallée du Doux… »

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2. Description du projet :
Le nouveau projet concerne, comme pour le premier, une surface de 62400 m2.
Déduction faite des réservations d’usage et de la conservation d’une zone boisée au
sommet, la surface exploitable sera de 50600 m2 et la surface dite « exploitée en
carrière » cantonnée à 31100 m2. La production sera comprise entre 60000 et
100000 tonnes de granulats par an, pendant 15 ans. A ce stade le renouvellement
sur 30 ans n’est pas sollicité mais on sait qu’il s’agit de la durée « normale » d’une
carrière. 2 emplois seront nécessaires. Dans son mémoire en réponse à Madame le
commissaire enquêteur, Roffat s’est engagé à ne pas concasser pendant juillet et
août et à utiliser 2 concasseurs au lieu de 3.

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3. Impacts sur l’emploi :
L’industriel ROFFAT envisage 2-3 salariés. C’est suffisant pour des carrières de
taille similaire exploitées avec le matériel actuel. Il n’y en aura pas davantage. Il ne
s’agira d’ailleurs probablement pas de création d’emplois au sens strict, mais bien
plutôt de déplacement des salariés travaillant sur le site de MERCUROL et habitant
près de Lamastre.
ROFFAT a vendu la maçonnerie SINZ à Christophe SAVEL de BOZAS. L’enseigne SINZ
est restée, les bureaux sont situés au 25, avenue de TOURNON à LAMASTRE. Les
salariés n’ont plus rien à voir avec la SAS ROFFAT qui ne devrait plus s’en servir pour
justifier son projet. Nous souhaitons à l’entreprise SAVEL de prospérer dans une ville
sans carrière où il sera encore rentable de construire ou de rénover.
Par contre, la SARL LA GRAVIÈRE, entreprise artisanale en développement, gère
70% du commerce des matériaux de voirie sur le secteur, et emploie déjà 8
personnes (3 autres sont en programmation). Son responsable sait que la
concurrence ROFFAT l’obligera à mettre la clé sous la porte. Il est à noter que M.
ROFFAT lui a rendu visite pour inciter ses salariés à retirer leur témoignage à
l’enquête publique. Il est à noter aussi que la Gravière n’obtient pas les autorisations
municipales nécessaires pour s’installer et s’agrandir en zone industrielle. Son
responsable a demandé la médiation de M. le Préfet.
Nous évoquerons encore une fois la vocation touristique de la ville.
Mme la commissaire enquêteur écrit dans son rapport: « D’autant plus que la ville de
Lamastre () joue pleinement sa carte de ville touristique au coeur de l’Ardèche verte,
avec une économie locale essentiellement basée sur le tourisme ». Effectivement,
Lamastre constitue la deuxième destination touristique du nord-Ardèche. Le premier
secteur d’emplois est le commerce avec 330 emplois directs, dont 20% dépendent
du tourisme. La ville a obtenu le label « ville touristique » en 2012. Madame la
commissaire enquêteur admet que la coexistence carrière-tourisme sera difficile.
Elle propose qu’une commission de suivi soit mise en oeuvre pour dresser chaque
année le bilan de l’image touristique du village avec la carrière en activité. Nous
doutons fortement de l’efficacité de cette commission car, à notre connaissance,
aucune carrière n’a été arrêtée au motif qu’elle portait préjudice à l’économie locale.

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4. Économies sur les travaux de voirie :
Depuis l’origine du projet de carrière, le chiffre de 400000 euros économisés chaque
année sur un million de travaux de voirie dans le canton a beaucoup impressionné le
public. Dans son courrier du 04/09/13 destiné aux élus de Lamastre, M. Roffat a
avoué qu’il s’était trompé et qu’il fallait lire 40000 euros, soit 4000 euros
seulement par commune du canton. Il n’y a certainement pas de quoi faire des
« kilomètres de route » comme il a été prétendu ! Surprenant : M. Vallon avait écrit
dans Terre Vivaroise du 25/11/2010 que la collaboration de M. ROFFAT avec
l’entreprise COLAS aux travaux de réfection de la Digue avait permis de réaliser
une économie de 5%. Nous lui avons demandé de nous faire parvenir un double de
la facture : nous l’avons obtenu et n’y avons pas trouvé trace de cette prétendue
économie !

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5. Perte de valeur de l’immobilier :
M. Roffat a bien évoqué la perte de valeur de l’immobilier du fait de cette carrière au
cours du 1er dossier. Les agents immobiliers que nous avons consultés estiment
que cette perte de valeur peut aller jusqu’à 50%. Que ferez-vous si vous devez
quitter Lamastre pour aller chercher du travail ailleurs ? Vous vous résignerez à
vendre à perte ?

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6. La destination des matériaux :
Le tonnage envisagé excède très largement la consommation locale, ce qui est
attesté par le circuit des camions, présenté en page 130 de l’étude d’impact Roffat. Il
apparait que 70% de la production lamastroise sont destinés à alimenter le
marché de la vallée et du nord-Ardèche. M. Roffat écrit d’ailleurs en page 12 de sa
demande « Compte tenu la répartition géographique actuelle des carrières et de celle
des zones de chalandise, il n’y a pas pénurie de matériaux sur le secteur » et en page
189 de son étude d’impact « Le maximum de trafic de matériaux se fera vers la
vallée du Rhône par la RD 534… ».
Conclusion : nous n’avons pas besoin d’une carrière à Lamastre et c’est lui qui le
dit !

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7. L’impact visuel et sonore :
Voici ce qu’écrivait en 2005, M. THOUVENOT, commissaire enquêteur pour le 1er
projet :
« A priori on peut s’étonner du choix du site pour y faire de l’extraction massive en
raison de sa proximité à la ville de Lamastre» (extrait de son mémoire en réponse
adressé à M. le Préfet de l’Ardèche le 09/05/2007) et encore : « Cependant, il faut
admettre que faute de références à d’autres sites existants, semblables à ce projet,
et dont l’impact en fonctionnement serait parfaitement connu, chacun en est réduit à
des hypothèses, autant le public par ses affirmations catégoriques, que le maître
d’ouvrage par les techniques de prévisions de ses impacts. Il faut admettre que le
choix du site, si près de la ville est un inconvénient majeur » (extrait de son rapport
d’enquête publique).
Voici ce qu’a écrit dans son rapport Mme BRIAND LE GUILLOU, commissaire
enquêteur pour le projet actuel :
« L’ancienne carrière SINZ se trouve confrontée à un voisinage d’habitations assez
élevé…l’impact provisoire de l’installation (sonore et visuel) durant ces 15 ans
d’exploitation reste prégnant…». Et encore : « … Accepter le projet…c’est donc
accepter une dégradation temporaire (20 ans tout de même) …cette dégradation
peut être considérée comme forte compte tenu de sa durée à l’échelle humaine et
du nombre d’habitants touchés ». « La présente analyse (l’étude sonore) met en
lumière que des incertitudes pèsent sur une efficacité suffisante des mesures (de
réduction du bruit) proposées ». « …les nuisances sonores pourraient s’avérer
supérieures aux prévisions et excéder les normes en vigueur… ».
Il est donc clair qu’un projet de cette taille, situé aussi près des habitations ne
passera pas inaperçu, contrairement à la carrière SINZ qui ne « gênait » pas parce
qu’à son époque l’habitat urbain n’était pas aussi dense à proximité du site et que
l’exploitation était modeste. Le front de taille dépassera de plus de 80 mètres
l’éperon rocheux censé faire office d’écran visuel pour la ville et il arrivera plus haut
que les lotissements situés en face. La surface décapée sera plus grande que celle de
la carrière de Saint Péray !
Il est aussi clair que même les spécialistes doutent de l’efficacité des mesures
anti bruit. Les études sonores réalisées en 2010 n’auraient pas révélé de
dépassement des limites autorisées. M. Roffat affirme qu’il y avait alors 2
concasseurs mais les très nombreux témoins du redémarrage de l’activité assurent
n’avoir vu qu’un seul concasseur en fonctionnement, disposé derrière un merlon (2
concasseurs = 36 mètres de long ! Çà ne passe pas inaperçu ).
Lamastrois, faites preuve de réalisme. On n’a pas besoin de cette carrière.
Ce n’est pas avec ces 2-3 emplois qu’on va « sauver » la ville. Au contraire, on va en
détruire !
Ce n’est pas avec ces 4000 euros qu’on va faire des « kilomètres de routes ».
Aucune commune aux alentours n’a laissé faire, ces dernières décennies, un tel
projet à proximité de ses habitants.
Il y a 30 kms de caillasses entre Lamastre et Tournon., largement de quoi implanter
ce projet sans qu’il gêne personne.
C’est simplement de vos intérêts qu’il est question ici, Nous vous invitons donc à
mettre vos craintes de côté, elles ne sont pas fondées, et à vous engager
massivement pour mettre un terme à cette affaire qui empoisonne la vie locale
depuis 10 ans.
Vous trouverez ci-dessous un bulletin d’adhésion à l’association. Si vous n’arrivez pas
à l’imprimer, vous pouvez le reproduire sur un papier libre.
Forts de votre soutien, nous porterons l’affaire en justice, et désormais sans exclure
aucune piste d’investigation.

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Le collectif d’administrateurs dirigeant.
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Bulletin d’adhésion :
(à retourner à Association SILICE – BP 40 – 07270 LAMASTRE
Nom :
Prénom :
Adresse :
Email :
Adhère pour l’année 2014 : 10 euros
Souhaite soutenir par un don de :
Date : Signature
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3 réponses à to “Communiqué de l’association SILICE.”

  • Yves COLOMB dit :

    Bonjour à tous….
    Merci Jean-Claude pour ce beau résumé et cette présentation pertinente du dossier.

    Au delà d’un entêtement forcené de la municipalité de Lamastre à soutenir ce projet, se pose aussi la question du poids d’une relation forte de copinage entre M Vallon et M Roffat.
    Il me semble que ce dernier depuis maintenant près de 10 ans a mis énormément d’énergie, de temps et de volonté pour pousser ce projet.
    C’est à se demander pourquoi?……….. tant le dossier est épineux, délicat est diviseur.
    Tant de projets ont vu le soutien et les portes de la mairie se refermer qu’on en vient à se demander pourquoi celui-ci plus qu’un autre …

    Peut-on impacter négativement une ville, son développement touristique et sa population sur 20 ou 30 ans, pour faire plaisir à son pote?
    Ou y aurait-il d’autres intérêts que nous ne connaissons pas?
    Je me pose simplement la question de la présence répétée et continuelle de M Vallon auprès de M Roffat.

    Pour moi ce dossier est encore bien mystérieux et comporte de nombreuses zones d’ombre pour ne pas dire troubles.

    En espérant qu’un jour on y voit plus clair.

  • Yves COLOMB dit :

    Bien heureux d’apprendre que M YVES LECOQ soutient le combat de l’association SILICE contre l’ouverture de la carrière.
    Merci.

    Ouverture d’une carrière à la porte de la ville et Développement touristique durable ne sont pas compatibles et apparaissent incohérents à qui veut bien ouvrir les yeux.

  • voisin dit :

    une carrière au milieu d’un parc naturel je trouves cela étonnant ! tout cela pour deux emplois certainement déplacés de Mercurol et cela m’étonnerait que ces employés déménagent pour s’installer à Lamastre alors aucun profit pour les commerçants, écoles..

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